Creusée dans un amphithéâtre de roche trachytique, sur le versant sud de la paisible colline de Sa Pranedda, la nécropole est composée de plus de 40 tombes de différentes tailles et dispositions, alignées symétriquement le long de la paroi rocheuse, selon un plan qui semble avoir été soigneusement pensé. La nécropole de Montessu est l’un des témoignages prénuragiques les plus importants et fascinants de l’île. Elle a été utilisée pendant un millier et demi d’années, du Néolithique final (3200–2800 av. J.-C.) à l’âge du Bronze ancien (1800–1600 av. J.-C.), comme en témoignent les céramiques découvertes sur place, aujourd’hui conservées dans les musées archéologiques de Cagliari et Santadi.
Ce vaste cimetière préhistorique – classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2025 avec 16 autres sites prénuragiques sardes – domine la plaine du Rio Palmas, qui borde le village de Villaperuccio, dans le Bas Sulcis.
Outre la nécropole, la vallée abrite un parc archéologique comprenant une allée couverte, deux nuraghi et deux imposants menhirs d’environ cinq mètres de haut.
La nécropole dépendait d’un village du IIIe millénaire av. J.-C., dont on peut observer les vestiges sur la colline de S’Arriorxu. Le territoire est également parsemé d'autres perdas fittas (pierres dressées), ainsi que d’une autre nécropole néolithique, celle de Marchianna, et des ruines de plus de 40 nuraghi. Depuis l’entrée du site archéologique, un sentier monte sur quelques centaines de mètres. La plupart des domus de Janas de Montessu sont pluricellulaires : elles sont composées d’un vestibule et d’une chambre principale avec plusieurs niches, ou de plusieurs chambres disposées en enfilade, accessibles par des couloirs. Certaines présentent des colonnes ébauchées ou des gravures pariétales. Des dalles de pierre encastrées servaient à fermer les entrées, dont certaines évoquent un crâne humain – un choix symbolique, bien sûr. Cavités, niches et coupelles servaient à déposer les offrandes et les restes du défunt. Les sépultures les plus simples consistent en une chambre d’un mètre de diamètre à voûte basse : le défunt y était introduit en position fœtale par une petite ouverture étroite. Par leur majesté et la richesse de leur architecture, deux tombes-sanctuaires se distinguent à chaque extrémité de l’amphithéâtre naturel, se faisant face : Sa Cresiedda (la petite église), la plus photographiée, et Sa Grutta de is Procus (la grotte des porcs), reconnaissables à leurs alignements mégalithiques en demi-cercle, leurs entrées monumentales de près de deux mètres de haut, et un vaste vestibule. Trois ouvertures mènent à la chambre funéraire, divisée par de solides cloisons dans lesquelles s’ouvrent des portes disposées selon un schéma en spirale, symbole des yeux. À l’extérieur de ces structures, deux autres domus se distinguent par leur symbolisme religieux. Elles tirent leur nom des motifs décoratifs, gravés ou en relief, qui les ornent. La « tombe des spirales » est décorée dans l’antichambre de dents de loup en ocre rouge – la couleur de la régénération –, d’une protome taurine à l’entrée, et dans les cellules, de guirlandes, motifs en candélabre, fausse porte (symbolisant le passage vers l’au-delà) et nombreuses spirales représentant les yeux ou les seins de la déesse Mère. La « tombe des cornes », à développement vertical avec puits d’accès, présente à son entrée et sur sa voûte des cornes de différentes formes, évoquant le dieu Taureau, semblables à celles que l’on retrouve dans la Grande-Bretagne mégalithique. La position des deux couples de tombes aux extrémités du demi-cercle rocheux indique un plan bien défini : les tombes monumentales étaient disposées pour protéger les autres sépultures et le repos éternel des défunts.