Jerzu
Jerzu est un ancien bourg de l'Ogliastra situé à 500 m d'altitude et entouré d'imposants hauts-plateaux calcaires ainsi que des ' talons ' de Porcu 'e Ludu et de Troiscu. Les montagnes environnantes, avec leurs parois abruptes aussi belles qu'inhospitalières, sont la destination idéale pour faire de l'escalade . en outre, des sentiers sillonnant les bois de chênes, d'érables, de myrte et de genêts permettent de faire de magnifiques excursions. Par ailleurs, les vignes qui recouvrent les versants pentus des collines de la vallée du Rio Pardu et de la plaine de Pelau produisent chaque année environ 10 000 tonnes de raisin. Ce raisin, qui donne le célèbre Cannonau Rosso DOC que produit la Cantina Sociale, a fait de Jerzu la "ville du vin". Mais le territoire comprend également des pâturages, des oliveraies, des champs de céréales (blé et orge) ainsi que de très nombreux châtaigniers, noyers, amandiers et figuiers. Le centre habité de Jerzu, construit sur différents niveaux, épouse parfaitement la morphologie du territoire. Les routes pentues qui entourent la ville mènent en particulier à de magnifiques points de vue desquels on peut encore admirer les maisons traditionnelles du vieux village situé en contre-bas.
Le bourg agricole de Jerzu a été habité dès la préhistoire : c'est en effet du Néolithique que datent les domus de janas de Perda Puntuta et de Sa Ibba S'Ilixi, le nuraghe Somu 'e S'Orcu dans la localité du même nom, ou encore les restes d'installations puniques sur la cime de Punta Corongiu. Un acte notarié concernant une donation de vignes et datant de 1130 mentionne le nom de Jerzu pour la première fois. Si l'on connaît bien peu de l'histoire de ce village, on peut cependant affirmer qu'elle est étroitement liée à la viticulture et au commerce du vin, en particulier du Cannonau.
La production de Cannonau étant connue dans toute la Sardaigne, on ne peut donc pas manquer de visiter la Cantina Sociale de Jerzu, même si la région a bien d'autres attraits : les nombreux villages nuragiques (une trentaine en tout) et domus de janas ou encore la nécropole punique juchée sur le talon du Monte Corongiu suscitent en effet un intérêt grandissant auprès des archéologues sardes. En outre, au centre du village, le musée ' Naturalistico ed Ambientale ' montre très bien les beautés du patrimoine environnemental qui sont à protéger dans les environs du village. Mais Jerzu a aussi des spécialités gastronomiques très particulières comme su pani conciu (un plat à base de pain cuit dans le vin) et is tacculas (des grives cuites dans le myrte), bien entendu à accompagner d'un bon verre de Cannonau. La fête la plus importante a lieu le 13 juin, en l'honneur de Saint-Antoine de Padoue auquel est d'ailleurs consacré une église du village. En revanche pendant la fête du vin, qui se déroule le premier dimanche d'août, on peut admirer le défilé des chariots qui étaient anciennement utilisés pour les vendanges ainsi que de vieux costumes traditionnels de Jerzu, tandis qu'une dégustation de vin et de spécialités du pays est offerte aux visiteurs. Enfin, toujours au mois d'août, se tient le ' Festival Ogliastra Teatro ', l'une des plus importantes manifestations théâtrales en Sardaigne, vécue par tous les Sardes qui travaillent et qui créent dans ce domaine comme une occasion de rencontre et d'évaluation de l'état de leur art.
Siurgus Donigala
Siurgus Donigala est situé dans la région historique de la Trexenta, un territoire de collines basses au sud de la Sardaigne. Il a comme voisins au nord Mandas et Orroli, au sud San Basilio, à l'est Goni et à l'ouest Gesico et Suelli. Le site de Siurgus Donigala a été habité dès la période nuragique, comme l'indique la présence de plusieurs nuraghes sur son territoire. Le plus important est Su Nuraxi, dans la tour centrale duquel a été récemment mis à jour un ensemble sépulcral byzantin de grand intérêt artistique.
Au Moyen-âge, le nom du village était Seurgus, toponyme qui pourrait provenir du sarde Su Burgu, le chêne chevelu, ou bien être d'origine byzantine, à cause de l'affinité avec Xiugus, nom d'un monastère du Mont Athos. Dans le centre du village, les églises San Teodoro, de probable origine byzantine, Santa Susanna et San Francesco sont splendides. Il est aussi conseillé de visiter le magnifique lac Mulargia, un lac artificiel réalisé dans les années 1940. C'est le quatrième bassin artificiel d'Europe pour son débit. Une fête importante et particulièrement originale de Siurgus Donigala est celle de Is Bagadius, la fête des célibataires, célébrée la deuxième semaine d'octobre à l'occasion de la fête de la Madone des Sept Douleurs.
La fête est organisée par un comité de jeunes non mariés, et comprend un banquet communautaire solennel, à base de viandes rôties, de pains décorés et de macaronis à la sauce bolognaise. Au terme de la cérémonie, les jeunes et leurs familles se partagent le pain bénit, qu'ils conservent comme talisman contre les maladies et les malheurs.
Site de Troculu
La tombe située dans la région frontalière entre l’Ogliastra et la Barbagia de Belvì ne se trouve pas à son emplacement d’origine. Elle a en effet été démontée puis reconstruite non loin de son site primitif afin de permettre la construction de la voie rapide entre Nuoro et Lanusei. La tombe se compose d’une chambre funéraire réalisée avec des blocs de granit de tailles différentes. Le mur du fond est fermé par une seule dalle de couverture et de fermeture. L’exèdre est constituée d’un mur en gradins. Sous l’exèdre se trouve un banc incomplet en petits blocs de granit.
Depuis Tortolì, prenez la direction de Villagrande Strisaili. Empruntez d’abord la route nationale 198, puis continuez sur la route provinciale 27 jusqu’au centre du village. De là, poursuivez en direction de Nuoro. Sur la route nationale 389, qui relie la capitale du plateau de la Barbagia à Lanusei, dans le tronçon compris entre Piraonni et Villagrande Strisaili, au lieu-dit Genna Troculu, se trouve le monument.
Teti
Le village de Teti occupe un site exceptionnel, avec comme toile de fond les cimes rocheuses qui entourent le lac de Cucchinadorza, le deuxième bassin artificiel sur le fleuve Taloro. Son territoire possède un patrimoine naturel de grand intérêt, aussi bien pour la flore que pour la faune. Sa position très favorable explique le nombre de ses sites archéologiques remontant aux périodes prénuragique et nuragique. Son nom pourrait provenir de la Smilax aspera, une plante appelée titione dans le dialecte de Teti et qui pousse sur tout le territoire. Celui-ci, riche en forêts profondes et en sources, est une destination idéale pour les amateurs de longues promenades dans la nature. Parmi les sites archéologiques, à noter plusieurs villages nuragiques, comme ceux d'Abini, de S'Urbale, de Su Carratzu et de Su Ballu. Les nuraghes Alinedu et Turria et les tombes de géants d'Atzadalai et de s'Urbale sont également de grand intérêt. Le village compte aujourd'hui environ huit cents habitants et son économie repose essentiellement sur le tertiaire et sur l'élevage.
Les campagnes de Teti possèdent de merveilleux bois épais de chênes et de chênes liège séculaires, et on peut y voir des cerfs, des daims, des sangliers, des renards et des lièvres. L'église Santa Maria della Neve, patronne du village, située dans le centre historique, est très belle. Son noyau originel est du XVIIe siècle, et elle conserve des décorations intérieures intéressantes. Une autre église, plus modeste, située dans la campagne en dessous du village, est dédiée à Saint Sébastien. L'édifice, à nef unique, a des origines de style gothique catalan. Dans le domaine des traditions, les habitants de Teti ont un fort sens de leur identité, et ceci les amène à participer activement aux fêtes qui se déroulent durant l'année. Parmi les plus aimées, la fête de Saint Antoine le Grand qui a lieu les 15, 16 et 17 janvier, et qui donne lieu à des prières autour d'un grand feu bénit à l'occasion de la fête. Le dernier soir, des dégustations de produits typiques sont offertes. Parmi les autres festivités, celle de Saint Sébastien, qui se célèbre le dernier dimanche d'août, et qui donne lieu à une procession jusqu'à la chapelle de campagne, où les familles des fidèles qui suivent le saint sont accueillies dans les cumbessias (maisons pour les neuvaines). La patronne du village est Sainte Marie de la Neige, qui est fêtée le 5 août.
Nécropole de Montessu
Creusée dans un amphithéâtre de roche trachytique, sur le versant sud de la paisible colline de Sa Pranedda, la nécropole est composée de plus de 40 tombes de différentes tailles et dispositions, alignées symétriquement le long de la paroi rocheuse, selon un plan qui semble avoir été soigneusement pensé. La nécropole de Montessu est l’un des témoignages prénuragiques les plus importants et fascinants de l’île. Elle a été utilisée pendant un millier et demi d’années, du Néolithique final (3200–2800 av. J.-C.) à l’âge du Bronze ancien (1800–1600 av. J.-C.), comme en témoignent les céramiques découvertes sur place, aujourd’hui conservées dans les musées archéologiques de Cagliari et Santadi.
Ce vaste cimetière préhistorique – classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 2025 avec 16 autres sites prénuragiques sardes – domine la plaine du Rio Palmas, qui borde le village de Villaperuccio, dans le Bas Sulcis.
Outre la nécropole, la vallée abrite un parc archéologique comprenant une allée couverte, deux nuraghi et deux imposants menhirs d’environ cinq mètres de haut.
La nécropole dépendait d’un village du IIIe millénaire av. J.-C., dont on peut observer les vestiges sur la colline de S’Arriorxu. Le territoire est également parsemé d'autres perdas fittas (pierres dressées), ainsi que d’une autre nécropole néolithique, celle de Marchianna, et des ruines de plus de 40 nuraghi. Depuis l’entrée du site archéologique, un sentier monte sur quelques centaines de mètres. La plupart des domus de Janas de Montessu sont pluricellulaires : elles sont composées d’un vestibule et d’une chambre principale avec plusieurs niches, ou de plusieurs chambres disposées en enfilade, accessibles par des couloirs. Certaines présentent des colonnes ébauchées ou des gravures pariétales. Des dalles de pierre encastrées servaient à fermer les entrées, dont certaines évoquent un crâne humain – un choix symbolique, bien sûr. Cavités, niches et coupelles servaient à déposer les offrandes et les restes du défunt. Les sépultures les plus simples consistent en une chambre d’un mètre de diamètre à voûte basse : le défunt y était introduit en position fœtale par une petite ouverture étroite. Par leur majesté et la richesse de leur architecture, deux tombes-sanctuaires se distinguent à chaque extrémité de l’amphithéâtre naturel, se faisant face : Sa Cresiedda (la petite église), la plus photographiée, et Sa Grutta de is Procus (la grotte des porcs), reconnaissables à leurs alignements mégalithiques en demi-cercle, leurs entrées monumentales de près de deux mètres de haut, et un vaste vestibule. Trois ouvertures mènent à la chambre funéraire, divisée par de solides cloisons dans lesquelles s’ouvrent des portes disposées selon un schéma en spirale, symbole des yeux. À l’extérieur de ces structures, deux autres domus se distinguent par leur symbolisme religieux. Elles tirent leur nom des motifs décoratifs, gravés ou en relief, qui les ornent. La « tombe des spirales » est décorée dans l’antichambre de dents de loup en ocre rouge – la couleur de la régénération –, d’une protome taurine à l’entrée, et dans les cellules, de guirlandes, motifs en candélabre, fausse porte (symbolisant le passage vers l’au-delà) et nombreuses spirales représentant les yeux ou les seins de la déesse Mère. La « tombe des cornes », à développement vertical avec puits d’accès, présente à son entrée et sur sa voûte des cornes de différentes formes, évoquant le dieu Taureau, semblables à celles que l’on retrouve dans la Grande-Bretagne mégalithique. La position des deux couples de tombes aux extrémités du demi-cercle rocheux indique un plan bien défini : les tombes monumentales étaient disposées pour protéger les autres sépultures et le repos éternel des défunts.
Sant'Anna Arresi
Depuis un certain nombre d'années d'ailleurs, il vit un développement touristique tout à fait remarquable. Son toponyme se compose du nom de la sainte patronne du village, auquel s'ajoute celui du nuraghe a tancato qui se trouve en plein centre habité, à côté de l'église paroissiale . cette dernière, qui avait été construite au milieu du XIXe s., est aujourd'hui remplacée par une église moderne située non loin de là. Les recherches menées jusqu'à aujourd'hui indiquent que le territoire d'appartenance de Sant'Anna Arresi a été fréquenté dès l'ère nuragique, soit à l'âge du Bronze, comme le prouvent également les nuraghes et les tombes de géants que l'on peut y rencontrer. Mais toute cette région prit de l'importance pendant la domination punico-phénicienne, et romaine par la suite, en vertu des facilités d'accostage qu'offrent ses côtes. Le centre habité actuel, qui naquit en 1700, se développa justement autour du nuraghe qui domine encore aujourd'hui la place principale du village . un premier noyau de maisons rurales se forma par la suite, et il grandit peu à peu jusqu'à atteindre les dimensions actuelles.
Comme nous venons de le souligner, le nuraghe Arresi s'élève au centre du village, entre les deux églises (l'ancienne et la moderne), toutes deux consacrées à sainte Anne. Ce nuraghe est de type a tancato, c'est-à-dire constitué d'une tour principale au nord et d'une tour secondaire au sud, liées entre elles par un mur délimitant une cour intérieure. Non loin de là, on peut également admirer une source datant de l'ère nuragique. Un autre nuraghe, tout aussi intéressant, est celui de Coi Casu : situé à quelques kilomètres du village, il est possible de le visiter, même s'il est encore fouillé. Si sa structure n'est pas totalement révélée, on sait que c'est un nuraghe complexe entouré des restes d'un grand village. La route menant à ce site est bordée de deux principaux étangs qui constituent les zones humides de Sant'Anna Arresi : l'étang de Maestrale et celui de Is Brebeis. Au bout de se littoral lagunaire - qui abrite une avifaune variée avec des échasses blanches, des cormorans, des cormorans huppés et même des flamants roses - s'élève le promontoire de Porto Pino, dominant la localité balnéaire portant le même nom, immergée dans une pinède d'environ 90 ha où se trouvent les maisons des vacanciers, souvent cachées par une épaisse végétation : le pin d'Alep y côtoie le genévrier cade et le genévrier de Phénicie (qui sont endémiques dans cette région) ainsi que le rare chêne des garrigues à l'état d'arbuste. Mais le plus bel attrait de cette localité est incontestablement la plage de Porto Pino : ses kilomètres de sable très fin à la blancheur étincelante se transforment à la limite de la commune de Teulada en dunes d'environ 30 m de haut qui, avec l'intensité du bleu de la mer, créent un contraste à la beauté incomparable. La principale fête de Sant'Anna Arresi, consacrée à la sainte patronne, se déroule le 26 juillet : la statue de la sainte est portée en procession, suivie des groupes folkloriques venant de tous les villages alentours. Mais l'événement mondain le plus renommé est sans aucun doute "Ai confini tra Sardegna e jazz", un Festival de jazz qui se répète depuis plus de vingt ans (entre août et septembre) et qui attire un public très nombreux, curieux d'assister aux performances d'artistes célèbres aussi bien en Italie que dans le monde entier. Ce festival est aussi l'une des manifestations les plus prestigieuses se déroulant pendant l'été en Sardaigne.
Cala Muro
Cala Muro se trouve au nord de l'île de Santa Maria, sur la commune de La Maddalena. Santa Maria est l'une des îles composant l'Archipel de La Maddalena, situé non loin des côtes de la Gallura. Sa végétation est particulièrement florissante. Cala Muro est une plage de galets parsemée de rochers, délimitée par une rangée de pierres claires et rugueuses et des murs à sec. Sous la surface de l'eau, ses fonds marins d'une extraordinaire beauté sont comme un règne enchanté à explorer en apnée.
On ne peut rejoindre la plage que par la mer.
La plongée sous-marine y est en effet interdite car cette localité jouit du ' statut de protection intégrale '. La nature sauvage alentour fait que cette plage soit aussi isolée que solitaire, donc peu fréquentée des baigneurs. Ceux qui ont le privilège d'y arriver jouissent d'un spectacle de rêve.
Assemini
Le village de Assemini se situe dans la plaine du Campidano, au nord de l'étang de Santa Gilla et à quelques kilomètres de Sestu, dans un territoire baigné par le Rio Cixerri, le Flumini Mannu et le Rio Sa Nuxedda. L'origine du toponyme n'est pas claire, même si un document de 1107 cite le nom de Arsemine l'ancienne villa du Judicat, ce qui pourrait faire penser que le village a des origines médiévales. C'est en effet du XIe s. que date la construction dans la vieille ville de l'église byzantine de San Giovanni Battista, avec son plan en croix grecque inscrit dans un carré. L'église paroissiale de San Pietro, magnifique exemple d'architecture gothique catalane, date elle de la seconde moitié du XVIe s. Les ruelles du village se développent tout autour d'elle, avec leurs riches maisons caractéristiques du Campidano, construites en briques de boue et de paille . appelées ladiri en sarde . se caractérisant souvent par de grands portails en arc de cercle très anciens.
Dans la zone montagneuse de Fanebas, la découverte de traces de civilisation nuragique nous indiquent que le territoire de Assemini était fréquenté dans la préhistoire . en outre, des nécropoles punico-romaines ont été mises en lumière dans les environs du Rio Bidda Mores, de Is Tuvus et de Porcili Isidori. Mais la réputation de Assemini . qui s'étend bien au-delà des frontières italiennes - est dans une très large mesure due à sa tradition artisanale, puisque c'est le centre pilote de fabrication de céramiques en Sardaigne. Le village comprend en effet un grand nombre de laboratoires d'artisanat d'art où sont produits des céramiques de grande valeur . les différents types de fabrication sont d'ailleurs illustrés à la Foire de l'artisanat local organisée via Lazio par l' ' Institut sarde de l'Artisanat ' où il est aussi possible d'acheter des pièces. Assemini possède également une tradition gastronomique très importante : on y fabrique en effet d'excellentes panadas, une espèce de tourte farcie de viande d'agneau et de pommes de terre ou d'anguilles et pommes de terre.
Dans la banlieue du village, le musée d'Histoire naturelle ' Aquilegia ' expose des pièces paléontologiques, botaniques, géologiques et zoologiques à l'intérieur d'environnements lagunaires et montagneux fidèlement reproduits. Outre à sa tradition artisanale et à ses attractions culturelles, Assemini se trouve au sein d'un splendide décor naturel comprenant l'oasis de Gùtturu Mannu, avec ses chênes verts, ses lentisques, ses lauriers et ses bruyères, déclarée en 1975 comme une zone de grand intérêt public. Dans les environs, il est possible de visiter la mine de San Leone, appartenant au parc géominier sarde. Par ailleurs, les Salines de la société Contivecchi sont aussi très intéressantes à visiter car elles offrent des points de vue spectaculaires sur les eaux de la lagune de Santa Gilla tout en permettant la très belle observation d'oiseaux : l'avifaune y est en effet très variée, d'autant plus que de magnifiques flamants roses nidifient dans ces salines depuis ces dernières années.
Oasis de Mont Arcosu
Quasiment quatre mille hectares de forêt, avec un cœur de chênes verts et de chênes liège, où le cerf sarde, symbole de la faune insulaire, erre en toute tranquillité. La réserve de mont Arcosu est inclue dans le plus vaste parc de Gutturu Mannu (grande gorge), au sein d'une zone montagneuse et forestière, comprise sur le territoire d'Assemini, Capoterra, Siliqua et Uta, à quelques dizaines kilomètres de Cagliari. La zone, qui fut longtemps une réserve de chasse privée, appauvrie par des braconniers, a prospéré après l'acquisition et l'institution de la part du WWF, en 1985, de la plus grande oasis protégée italienne. La réserve est dominée par un mont en forme d'arc, d'où son nom Arcosu, et fendue par deux vallées principales, longues et étroites avec des pentes escarpées, où coulent le rio Guttureddu et le rio sa Canna qui confluent à l'entrée de la réserve et, après quelques kilomètres, forment le rio Santa Lucia.
L’oasis se compose de deux lots. Le premier, acquis par le WWF en 1984, correspond en grande partie au bassin du Guttureddu, dont la vallée en amphithéâtre est dominée par le mont Lattias, sommet de l'oasis avec ses 1086 mètres: il vous apparaitra comme une paroi raide d'aiguilles granitiques. Le second lot commence à partir du versant ouest du Lattias, granitique et accidenté, c'est un quadrilatère de 600 hectares adjacent au premier et acheté en 1996. C'est un territoire étonnant pour la variété des crêtes montagneuses: il comprend le versant nord du mont is Caravius, le sommet le plus haut du Sulcis (1116 mètres), un relief «doux» et recouvert par les bois. Au nord du lot, vous rencontrerez les «sauts» de la cascade su Spistiddatroxiu; au sud, des arêtes arrondies, parfois interrompues par des rochers granitiques.
En pénétrant dans les sentiers de la forêt, vous respirez le parfum intense du maquis sempervirent: où se mélangent le ciste, la bruyère, le pistachier lentisque, la myrte, l'olivier sauvage et romarin. Aux altitudes moyennes-élevées l'arbousier, le phillyrea, le chêne vert et le chêne-liège dominent. Les genévriers se détachent aussi parmi les arbres. Les lauriers roses, les saules et l'aulne noir s'installent le long des cours d'eau. Les particularités ne manquent pas: une population d'ifs et une autre de peupliers blancs, les restes d'un bois de chênes verts primaire et 46 endémismes. Un maquis-forêt très dense est le refuge du «timide» cerf sarde qui, a risqué l'extinction: en 1985, on y avait recensé à peine 80 cerfs. Actuellement plus de mille exemplaires vivent dans la réserve. L'autre espèce qui a été réintroduite est le daim. Vous les admirerez dans un enclos le long du rio Guttureddu: habitués aux visiteurs.
Des «sentiers nature» partent des deux centres de visites de l'oasis. L’itinéraire de rio sa Canna part de l'entrée de la réserve et s'articule le long du torrent et un bois jusqu'à l'escalade vers le sommet de la colline qui surplombe le centre. Le sentier qui part des logis des voyageurs de Perdu Melis traverse le bois autour du rio Guttureddu. Outre les deux parcours, il existe des sentiers de trekking de 15-25 kilomètres, qui couvrent au total un réseau de 80 kilomètres, différentiés selon la difficulté et la durée. Les parties les plus accidentées et sauvages permettent d'apercevoir, grâce à de longues surveillances, des cerfs et des oiseaux de proie. Il existe également des excursions nocturnes en été et des visites aux enclos faunistiques et des cabanes d'observation.
Les 3600 hectares de la réserve représentent environ un dixième des 35 mille hectares du parc de Gutturu Mannu, un canyon traversé par le torrent qui porte le même nom et recouvert par une étendue verte, la plus vaste extension de maquis-forêt méditerranéen en Europe. Le parc héberge deux oasis faunistiques (Pantaleo et Gutturu Mannu) et est proche de la zone Pixinamanna-Is Cannoneris et de la forêt de Monti Nieddu.
Guspini
Guspini est un centre important du Medio Campidano et son territoire d'appartenance est plutôt vaste. Si de nombreux vestiges archéologiques attestent qu'il était déjà habité au Néolithique, le village même de Guspini naît officiellement pendant le Moyen-Âge, et c'est sous le nom de Gosphini qu'il appartenant au Judicat d'Arborea, sous la curatoria de Bonorzuli. À cette époque, les mines qui existaient alentours furent données en concession aux Génois qui en extrèrent le minerai. En vertu des villages abandonnés de Montevecchio . avec les mines abandonnées immergées dans une végétation aussi épaisse que sauvage . et de son centre habité . avec orgues basaltiques millénaires et ses sentiers à thème . la commune de Guspini offre de merveilleux panoramas et de très beaux paysages.
À l'intérieur du village, les églises, les extraordinaires orgues basaltiques ainsi que la ville nuragique valent le coup d'œil. Ces orgues basaltiques, qui remontent au Pliocène, sont une formation géologique très rare que l'on ne trouve que dans peu d'endroits en Europe. La plus belle église est sans doute celle de San Nicola di Mira, construite en style gothique aragonais en 1625. Si sa façade quadrangulaire est ornée d'une très belle rosace gothique, l'intérieur abrite un autel en bois du XVIIIe, un Christ en bois datant de 1634, un chœur en bois de noyer ainsi qu'une cloche en bronze reportant les emblèmes de la couronne d'Aragon et du Judicat d'Arborea. Mais l'église de Santa Maria di Malta a aussi son importance : remontant probablement à la période byzantine, elle a subi de très grandes transformations et la petite église que l'on peut admirer aujourd'hui est en style roman (1200) et consacrée à l'Assunta. C'est d'ailleurs en son honneur que se déroule la grande fête du 15 août et, pendant le mois entier, le rosaire est chanté et récité en dialecte sarde. En outre, la ville phénicienne et punique de Neapolis constitue une autre étape de la visite de Guspini : celle-ci s'élève sur un ensemble de mamelons situés non loin des étangs lagunaires de Marceddì, San Giovanni et Santa Maria, au sud du golfe de Oristano. Ses vestiges se trouvent à côté de l'église de Santa Maria di Nabui, dont le nom s'inspire justement de celui de la ville antique. À Montevecchio en revanche, le très bel édifice de la Direction des mines, avec son architecture fin XIXe, est encore sur pied. Cette petite fraction, qui est à cheval sur deux territoires, est en réalité divisée en deux parties : l'une appartient à la commune de Guspini, l'autre à celle de Arbus.