San Mauro
Selon certains chercheurs elle fut construite aux alentours de 1120 grâce au travail des moines bénédictins, pour d’autres, la naissance a eu lieu à l’époque aragonaise. Il est certain que nous avons des nouvelles de la belle petite église de San Mauro depuis 1574 : chaque pierre qui la compose, y compris celles des muristenes et des monuments nuragiques tout autour comme un puzzle qui donne vie à une combinaison d’époques historiques, bien intégrées entre elles, exprime son histoire, à l’intérieur d’un schéma du projet planimétrique d’origine catalane. Le sanctuaire se dresse sur les pentes abruptes du mont Lisai (une colline de presque 500 mètres de haut), dans un cadre magnifique, à cinq kilomètres de Sorgono, le centre le plus important du Mandrolisai, au cœur de l’Île. San Mauro est un point de convergence des limites du territoire de Sorgono avec ceux d’Ortueri et d’Atzara.
La construction fut conçue par Giorgio Palearo Fratino, un ingénieur militaire engagé dans des ouvrages publics et des fortifications militaires de la Sardaigne sous Philippe II d’Espagne. La petite église a un plan rectangulaire avec une façade en roche trachytique de dix mètres de haut. La même dimension que sa largeur. Vous y accéderez par un grand escalier où apparaissent, sur les côtés, deux lions qui soutiennent le blason d’Aragon et par un grand portail d’inspiration maniériste tardive. À l’intérieur vous remarquerez immédiatement la nef couverte d’une voûte en berceau ogivale, divisée en six travées. En face, l’autel en marbre baroque se détache et contient une niche où l’on conserve la magnifique statue en bois du saint. En levant les yeux vous admirerez la rosace en style roman qui, avec ses deux mètres de rayon, est la plus grande sur l’île.
L’église est seulement une partie du sanctuaire. L’édifice de culte fait partie d’un grand ensemble architectural dans lequel vous verrez des maisons mitoyennes, connues comme cumbessias ou muristenes, de véritables logements pour les pèlerins. Autrefois, elles étaient utilisées comme loggias utiles aux vendeurs de marchandises durant le marché organisé au cours des fêtes religieuses. Elles étaient alors, comme aujourd’hui, la destination de milliers de fidèles. Notamment le dernier dimanche de mai et les premiers jours de juin pour la fête de San Mauro, à laquelle est également associé un palio, animé de chants et de danses sur la plage et égayé par des dégustations d’excellences agroalimentaires locales et des expositions sur le sanctuaire et les traditions. À l’extérieur du complexe chrétien, vous trouverez également une stèle provenant de la tombe voisine des Géants de Funtana Morta, une sépulture liée à son tour au protonuraghe Talei, situé à quelques centaines de mètres de la petite église.
Nule
Le village a des origines antiques, datables du Paléolithique inférieur, comme en témoignent les nombreux nuraghes, parmi lesquels le nuraghe Voes. Le territoire possède trois dolmens et trois tombes de géants. Certains sites ont restitué de nombreuses pièces archéologiques, dont une statuette de bronze représentant un monstre anthropomorphique, moitié taureau moitié homme. Au Moyen-âge, il faisait partie de Judicat de Torres et de la curatoria du Montacuto. Pendant la période féodale, Nule a appartenu aux Teller Giron, sous lesquels il est resté jusqu'en 1839. Le village est connu pour le travail artisanal de tapis raffinés, uniques en leur genre.
Le village possède de nombreuses églises, dont l'église Santa Maria avec son vieux clocher, unique en Sardaigne. L'édifice abrite un délicat autel de bois de style baroque. Dans le voisinage, l'église Santa Croce remonte au XVIe siècle et conserve un important crucifix de bois du XVIIe siècle. La visite de Nule doit forcément inclure une promenade au splendide belvédère de la colline San Paolo, un magnifique point de vue depuis lequel le panorama s'étend sur tout le Goceano. A visiter également, les nuraghes qui parsèment le territoire dans un environnement exceptionnel. La principale production de l'artisanat est liée à l'art du tissage de tapis aux éclatants dessins a framas, de fines flammes aux couleurs vives, tissés sur des métiers verticaux. La trame des dessins et les associations de couleurs sont liées à la tradition et transmises de mère en fille. L'excellent fromage de brebis local est particulièrement apprécié.
Lula
Sur la bande qui relie Lula à Siniscola s'étend l'imposant massif calcaire du mont Albo. Les pentes boisées, dominées par les hauts sommets de la Punta Catirina et du Monte Turuddò, sont idéales pour se promener sur les sentiers au milieu des vieux chênes verts, des grands arbousiers et des genévriers odorants. Au cours de la randonnée, on rencontre également une faune riche et on peut apercevoir au loin des mouflons et des sangliers. On a toujours une vue magnifique sur la Baronia. Avec des guides locaux, il est possible d'entreprendre des excursions vers des lieux particulièrement impressionnants, comme le canal de Sas Piperai, la source Istiriddò, la Punta de su Nuraghe, où se trouvent au sommet les restes d'une construction préhistorique, la Punta Casteddu avec les ruines d'un village nuragique et le col Janna di Murai, par lequel on atteint Sa Tumba de Nurai, un puits naturel profond.
Ces montagnes et la nature presque intacte offrent aux touristes des sites impressionnants qui racontent l'histoire de ce coin de terre. Au pied des montagnes se trouvent de nombreuses domus de janas (tombes troglodytes), témoins de l'époque néolithique. L'une des plus belles est certainement Sa Conchedda 'e Su Priteru, à l'intérieur d'une arête calcaire dont les veines ferrugineuses donnent une couleur rougeâtre. Il existe également de nombreux vestiges de villages nuragiques, de tombe dei giganti (tombes rupestres) et de nuraghes, dont celui de Littu Ertiches, construit en pierres calcaires au pied de la montagne, qu'il faut visiter. La mine de Sos Enattos, sur les pentes du mont Albo, est une autre destination intéressante. Déjà exploitée par les Romains, elle a été redécouverte au 19e siècle et l'exploitation s'est poursuivie jusqu'à il y a quelques années. Aujourd'hui, cette zone fait partie du projet non reconnu par l'UNESCO Parco Geominerario Storico e Ambientale della Sardegna. Non loin de là se trouvent les sites miniers désaffectés de Guzzurra et Argentaria, où l'on extrayait du plomb et où l'on peut encore voir les ruines de quelques bâtiments du XIXe siècle. Le territoire compte de nombreuses petites églises en pleine campagne, dont le sanctuaire de San Francesco di Lula, qu'il faut absolument visiter. C'est l'un des sanctuaires ruraux les plus impressionnants et les plus importants de Sardaigne. Selon la tradition, elle a été fondée au 17e siècle par quelques bandits de Nuoro. C'est pourquoi San Francesco d'Assisi (ici on l'appelle San Francesco di Lula), à qui l'église est dédiée, est considéré comme le saint patron des bandits et des balentes, c'est-à-dire des courageux.
L'église actuelle, qui date de 1795, est la reconstruction d'une église du XVIIe siècle et conserve à l'intérieur une statue en bois du saint de l'école napolitaine datant du XVIIe siècle. Autour du sanctuaire s'est développé un petit village de pèlerins avec de nombreuses cumbessias, les cellules typiques de pèlerinage pour les fidèles pendant les jours de fête. La fête, qui se déroule du 1er au 9 mai, est l'une des plus ferventes et des plus fréquentées de la région de Nuoro et de la Baronie. Le curé offre à tous les fidèles qui viennent à la fête la soupe typique su filindeu (bouillon de mouton au fromage) et su zurrette (boudin noir). Différents rites sont organisés et la fête se termine par un copieux festin en plein air, appelé s'arbore (l'arbre), auquel participe symboliquement la statue du saint, San Francesco. Une autre fête importante est célébrée le 17 janvier en l'honneur de Sant'Antonio Abate. À cette occasion, de grands feux de joie sont allumés et l'arbre du pays de cocagne est dressé sur les cendres. Tous les participants reçoivent une pâtisserie typique, assaisonnée d'écorce d'orange, appelée aranzata. Le premier dimanche de septembre, on célèbre San Nicola avec une belle fête à la campagne et le 4 octobre a lieu le premier pèlerinage en l'honneur de San Francesco. Le pèlerinage part de l'église della Solitudine pour rejoindre le sanctuaire.
Tiana
Le village de Tiana, situé à environ 500 mètres d'altitude sur les pentes orientales du Gennargentu, dans la région appelée Mandrolisai, se trouve au cœur d'un paysage montagneux très beau, compris entre 386 à 1266 mètres d'altitude. Le nom du village, dont l'origine est sans aucun doute antérieure à la conquête romaine, se perd dans la nuit des temps. Le centre du village est joli, loin des routes à grande circulation, et on peut y goûter une sérénité et un silence que peu d'endroits offrent de nos jours. C'est peut-être grâce à cela, à cet environnement préservé autour du village, à ce mode de vie sain, fait de nourritures authentiques et de vin rouge sincère produit dans ses campagnes, que Tiana s'est fait connaître au niveau international en entrant en 2001 dans le livre Guiness des Records lorsque Tiu Antonio Todde, avec ses 112 ans, a été reconnu l'homme le plus vieux du monde.
Habité depuis le Néolithique, le territoire de Tiana conserve des domus de janas, au lieu-dit Mancosu, et les restes de monuments nuragiques aux lieux-dits Sa Piraera et Tudolo. Jusqu'à il y a peu, une partie importante de l'économie locale était représentée par la production de l'orbace, le lourd tissu de laine dans lequel on cousait en Sardaigne les vêtements d'hiver traditionnels. Aujourd'hui, il reste sur le fleuve Tino, qui coule dans la vallée proche du village, un ancien foulon à eau utilisé pour le foulage de l'orbace. C'est une construction simple, en pierre et à couverture de bois, qui conserve le grand maillet de bois avec lequel on pressait et on travaillait le tissu pour le rendre plus résistant. Autrefois, les foulons étaient très nombreux le long du fleuve, de même que les moulins à eau pour lesquels la création d'un parc fluvial est à l'étude.
Musée du costume et de la tradition du lin
Le musée se trouve dans le village de Busachi, à l'intérieur de l'église de San Domenico aujourd'hui désacralisée. Ce bel édifice, qui date du XVIème s., faisait partie du monastère dominicain et c'est pour cela qu'il est appelé Cunventu.
Le thème principal de l'exposition est celui des costumes traditionnels et des instruments utiles au travail du lin.
La tradition du costume est tellement ancrée à Busachi que c'est l'un des rares villages sardes où les habitants le porte tous les jours.
La visite s'étend de l'exploitation de cette ressource du territoire environnant jusqu'à la fabrication des tissus servant à la vie quotidienne et aux jours de fête. Ainsi, des costumes illustrant tous les moments de la vie sont exposés, depuis les plus importants . comme ceux des cérémonies ou des fêtes -, aux plus tristes comme ceux portés pour le deuil. On peut donc admirer des costumes d'usage quotidien . qui se reconnaissent par leur simplicité -, des costumes pour enfants et adolescents, de vieux habits en orbace et en drap, des chemises en coton et en lin ou encore des corsages de brocart, de soie et de velours, exclusivement faits main. Ces derniers illustrent bien l'habileté des femmes de Busachi dont la maestria est devenue un art qu'elle conserve jalousement depuis la nuit des temps en se le transmettant de génération en génération.
On peut en outre observer l'ensemble du processus de la production du lin, depuis la culture de la fleur jusqu'au vêtement fini en passant par toutes les étapes du travail de la fibre.
Dans l'île, le village de Barigadu fut, jusqu'à la première moitié du siècle dernier, le principal centre de culture, de tissage et de commercialisation des tissus. Le lin de Busachi était considéré comme le meilleur, en vertu de la qualité de ses terrains de culture qui étaient marécageux et fertiles. L'exposition présente la matière première et toutes les phases de la fabrication, sans oublier tous les outils utilisés depuis la culture de la plante à la réalisation des tissus à savoir : la charrue en bois pour la préparation du terrain, la masse et le brisoir pour battre le lin et le défibrer les tiges, le drège, la quenouille et le fuseau, le dévidoir et le rouet, la bobineuse, le râtelier et le métier à tisser.
Enfin l'exposition de différents articles en lin, certains desquels finement brodés, clôt la visite du musée.
Orune
' C'est un village ancien et fermé, où demeurent, peut-être plus que nulle part ailleurs, les usages, les habitudes, les coutumes, les traditions populaires les plus anciennes, et l'intelligence, et la valeur d'une vie d'autant plus énergique qu'elle est limitée, pleine de capacité d'expression, de puissance personnelle, et de solitude... ' C'est ainsi que l'écrivain Carlo Levi évoque dans son livre ' Tutto il miele è finito ' (1964) l'intense impression qu'il a eu de ce village, mystérieux et fascinant, de la région de Nuoro. Orune se situe dans un territoire protégé par les pointes de Cuccumache, Cuccureteti et Sant'Andria, et domine la vallée de Marreri, au centre-nord de la Sardaigne. La région qui entoure le village est une succession d'imposants hauts-plateaux granitiques et de vallées profondes, occupée par de denses forêts de chênes et baignée par des sources.
Les vestiges archéologiques attestent de l'ancienneté de la fréquentation humaine du territoire d'Orune. De fait, c'est un milieu naturel généreux qui associe de vertes étendues favorables à l'élevage et des reliefs imposants et protecteurs. La couronne de montagnes qui domine le site donne son origine au toponyme, qui vient du grec oros, qui signifie montagne. C'est au milieu de ces montagnes qu'est né en 1922 le célèbre intellectuel sarde Antonio Pigliaru, mort à Sassari en 1969, auquel on doit de profondes et riches réflexions sur le monde de la Barbagia, ses codes et ses règles d'honneur. Au cœur du village se trouve l'élégante maison Murgia, un petit palais de maître du début du XXe siècle. A visiter, les dolmens d'Isthiti, proches de la tombe de géants du même nom, les menhirs et Sas Perdas 'Ittas. La visite des sites archéologiques est aussi l'occasion d'agréables promenades parmi les sources et les temples à puits, comme celui de Lorana, la source sacrée de Su Lidone et le temple à puits de Su Tempiesu, un véritable joyau de trachyte. La campagne comprend une série de nuraghes et de villages nuragiques : les nuraghes Santa Lulla, Su Pradu, Salile, Curtu, Ederosu, Serra de Mesu, Ila et le village nuragique de Sant'Efis.
L'artisanat d'Orune est très renommé pour le travail du liège, le tissage des tapis et la confection de costumes traditionnels. Le vêtement traditionnel d'Orune est fait de velours et de chaussures compliquées cousues à la main. Mais le village est surtout célèbre pour le raffinement de sa tradition gastronomique, fondée sur le fromage typique accompagné de pain carasau, le cochon de lait rôti, l'agneau et le chevreau, le pot au feu de mouton avec des pommes de terre et des oignons, les pâtes faites à la maison et de délicieux gâteaux. Le 3 février, les rues du village accueillent la fête de Santu Biasu, le premier lundi d'août celle de Su Cossolu, et le dernier dimanche d'août la fête de Su Carmini. Les participants à toutes ces festivités portent le costume traditionnel, celui des hommes d'une élégante simplicité, celui des femmes orné d'un corset de tissu rouge rebrodé. Le rite de Sas Animas, dont les acteurs sont les enfants qui passent de maison en maison pour demander des fruits et des gâteaux, est particulièrement animé.
Mamoiada
Une myriade de sources et de torrents alimentent des bois luxuriants, des pâturages et des vignobles, d'où arrivent d'excellents fromages et des vins qui rendent encore plus célèbre le pays des Mamuthones et des Issohadores. Mamoiada est un centre accueillant de deux mille 500 habitants au cœur de la Barbagia d'Ollolai, à la frontière entre Gennargentu et Supramonte. Les 'sentiers des bergers', les routes de la transhumance devenues des itinéraires de trekking et de vélo se développent sur les reliefs. Au cours des excursions vous rencontrerez sos pinnettos, d'anciennes constructions en pierre et bois, où les bergers produisent des fromages tels que fiore sardo, ricotta, sa frughe et casu martzu, exquis étalés sur le carasau. D'intenses parfums de vignes enivrent les douces collines granitiques autour du village. Les caves locales en obtiennent les célèbres cannonau et granazza. La cuisine est issue de la tradition agropastorale. L'occasion pour la découvrir est Tapas, une étape de novembre d’Autunno in Barbagia : vous savourez des jambons, maccarrones de busa, du pane frattau et du su sambeneddu. L'art pâtissier est lié aux fêtes: comme les typiques orulettas et s’aranzada.
Le carnaval suggestif de Mamoiada est une des plus anciennes célébrations populaires de l'Ile, l'attraction pour les visiteurs du monde entier. Les protagonistes sont les Mamuthones qui portent un masque noir avec des traits marqués, gravé en bois précieux et portent des peaux d'ovins sur lesquelles ils chargent trente kilos de clochettes. Durant les défilés, ils marchent au pas cadencé, en émettant des sons étourdissants. La danse ancestrale est rythmée par les Issohadores dans un élégant bustier rouge et un masque blanc. Le nom vient de soha, une corde avec laquelle ils prennent les spectateurs au lasso. La première «sortie» est le 16 janvier pour les feux de sant’Antonio abate et marque le début du carnaval. Les viseras, ouvrages des « maitres du bois », sont exposés dans le musée des masques méditerranéens où vous découvrirez des traditions liées aux déguisements, typiques des communautés agro-pastorales et liées à de nombreuses anciennes civilisations de la Méditerranée. La «Scène» des événements de Carnaval est le centre historique d'une agglomération qui s'est développée à une hauteur de 650 mètres, caractérisé par des passages étroits et des ruelles enchevêtrées, bordées par des maisons en granite. Pour approfondir la connaissance des usages, des coutumes et des activités de production du village, vous pourrez visiter le musée de la culture et du travail. En vous promenant dans les ruelles vous rencontrerez Nostra Signora di Loreto, une église probablement médiévale, reconstruite à la fin du XVIIe siècle avec une coupole riche en fresques. On l'appelle Loreto de bidda pour la distinguer de la petite église de Loret’Attesu où se déroule la fête de la Madonna della neve. Un sanctuaire champêtre dédié au culte byzantin pour les saints Côme et Damien, est entouré d'un village de 50 maisonnettes pour les pèlerins (cumbessias).
Une promenade dans les campagnes vous révélera également une extraordinaire multiplicité et variété de monuments préhistoriques. C'est au Néolithique que remontent les dolmens, pedras fittas (menhirs) et environ 40 domus de Janas, que l'on appelle concheddas. C'est à trois kilomètres du village que se détache sa Conchedda Istevene, un ensemble, datable au 3200-2800 av. J.-C., de six tombes creusées sur un contrefort rocheux. À la périphérie du village vous trouverez un témoignage unique sur l'Ile: sa Perda Pintà (la pierre peinte), également connue comme ‘stele de Boeli’, une énorme plaque de granite de plus de deux mètres et demi de haut, historiée, similaire aux sculptures préhistoriques de la zone celtique. Les symboles sont liés au culte de la fertilité et au cycle mort-renaissance. Les 32 nuraghes de Marmoiada, parmi lesquels l’Arràilo se détache, ponctuent les zones les plus fertiles, entourés par les traces de villages et des tombes de Géant. À l'époque romaine Mamoiada était probablement Manubiata, une station le long d'une route militaire.
Tonara
Tonara se trouve au pied du Monte Mungianeddu, au centre de la Sardaigne. Le village est né de trois anciens quartiers, Arasulè, Teliseri et Toneri. Le nom de ce dernier provient du mot sarde Toneri, qui désigne les pitons calcaires présents dans la région.
Aujourd'hui, le tourisme a également fait son apparition sur ce versant des montagnes et le village est devenu célèbre pour la production de nougat, de cloches pour le bétail et de tapis. Pendant les fêtes populaires, on peut observer les forgerons fabriquer les célèbres cloches pour le bétail de Tonara. Ils utilisent des fours, des soufflets et frappent le métal sur des pierres façonnées. Sur demande, on peut également observer les artisans au travail et acquérir des tapis traditionnels. Dans les différents quartiers, on peut voir les impressionnantes maisons des bergers, qui ressemblent encore aujourd'hui à ce qu'elles étaient il y a un siècle.
Le produit le plus important de la tradition de Tonara, qui rend le village célèbre dans toute la Sardaigne, est le nougat, une confiserie plus répandue à l'intérieur de la Sardaigne. Il n'y a pas de fête ou de festival populaire où le célèbre nougat de Tonara, Desulo ou d'un autre village de montagne n'est pas vendu sur des stands. Les ingrédients principaux sont les amandes, les noix, le miel et les œufs. Le nougat est fabriqué dans de nombreux ateliers, grands et petits. Il suffit d'entrer et d'observer la préparation ou de choisir son goût préféré, qui est ensuite coupé frais d'un bloc. Au centre se dresse un intéressant clocher de 1607, seul souvenir de l'ancienne église San Gabriele, reconstruite au XXe siècle. La vieille Casa Porru, qui abritait autrefois la prison, est également intéressante.
La fontaine Fonte di Galusè raconte encore aujourd'hui, dans un monde d'anecdotes et de légendes, une histoire millénaire. Tonara est un point de départ idéal pour des excursions dans le massif du Gennargentu. Une excursion intéressante mène au sommet du Mungianeddu (1467 m). Lors des fêtes et des festivals populaires, le village accueille ses hôtes très chaleureusement, à la manière de la Barbagia. Il y a des fêtes en toutes saisons, cela commence en janvier avec Sant'Antonio et se poursuit avec des fêtes à la campagne au printemps et en été. Le lundi de Pâques a lieu la fête du Torrone, et des touristes de toute la Sardaigne viennent au village pour déguster les meilleures sortes de nougat et découvrir les secrets de sa préparation, qui se transmettent de génération en génération.
Site de S'Urbale
Le village se trouve dans la région du Mandrolisai, vers la vallée du lago Coghinadorza, le Monte Marghine, le Monte Ballu et les collines qui mènent à la vallée du Tirso. Le village compte aujourd'hui une cinquantaine de cabanes. Les pièces sont circulaires, et pour la plupart construites d'assises de blocs de granite local dégrossis. Le site a restitué de nombreux objets de terre cuite de formes variées.
Oliena
Une peinture romantique fait de reliefs calcaires, de profondes dolines, de canyons et de vallées luxuriantes. Les alentours d'Oliena, un bourg de la Barbagia aux pieds du mont Corrasi, à dix kilomètres de Nuoro, sont un immense monument naturel, idéal pour le trekking, le vélo, l'escalade et le kayak. Le premier établissement fut romain, un croisement de peuples « rebelles » comme les Ilienses, selon Salluste, des Troyens qui s'étaient réfugiés sur l'Ile. Aujourd'hui le village, peuplé de sept mille habitants, qui détient la Bandiera arancione (Drapeau orange), décerné pour la nature, la culture, l'artisanat et l'accueil de sa communauté. Des mains habiles sont les auteurs d'ouvrages admirables: des coffres en bois qui conservaient le carasau, les fines broderies sur les vêtements, les tapis et les bijoux en filigrane. L’huile produite par des variétés d'olives de qualité et le Nepente, célèbre cannonau vénéré par D’Annunzio, sont les excellences des champs. L'excellente cuisine qui a une empreinte pastorale est une expérience unique : les macarrones de busa, les pani frattau, le porcelet, les fromages et les gâteaux à base de miel et d'amandes: pistiddu pour les feux de sant’Antonio abate, origliettas à carnaval, casadinas à Paques, papassinos à la Toussaint, amaretti pour les cérémonies familiales. Toute l'année, seadas, pistoccos et s’aranzada. Vous les goûterez même durant Autunno in Barbagia. La célébration attendue est s’Incontru, le dernier acte de la Semaine Sainte: la scénographie est enrichie par des vêtements élégants et des bijoux traditionnels.
Des ravins, des aiguilles et des grottes caractérisent le Corrasi, le sommet du Supramonte, aride au sommet, recouvert de chênes verts au centre, entouré d'oliviers, de vignes et d'amandes dans la vallée. Il est traversé de sentiers, c'est une destination de trekkers passionnés. Le mouflon, l'aigle royal et le faucon d'Éléonore complètent la « spécialité » de la dolomite sarde. À voir absolument la vallée de Lanaittu, riche en sites naturels et préhistoriques : elle renferme dans une doline le mystérieux village nuragique de Tiscali (XVe-VIIIe siècle av.J.-C.), sa Oche et su Bentu, deux grottes chefs-d'œuvre de la nature entre les lacs souterrains, les stalactites et les stalagmites, et la grotte Corbeddu, où l'on a retrouvé des traces humaines remontant au Paléolithique. Au début de la vallée vous trouverez sa Sedda ‘e sos Carros : durant la période nuragique on y travaillait les métaux et on y pratiquait le culte des eaux. Trente autres sites nuragiques ponctuent le territoire. Les héritages pré-nuragiques sont innombrables : l'abri sous roche de Frattale, 40 domus de Janas, douze menhirs et le village de Biriai. La source de su Gologone jaillit près de la vallée, c'est un monument national grâce à une eau bleu et vert profonde et glacée. Tout près il y a Nostra Signora della pietà, un des symboles de la dévotion de la communauté d'Oliena. L'église de sant’Ignazio di Loyola témoigne de l'influence jésuite. L'ancien collège conserve le retable de san Cristoforo (XVIe siècle) et des statues en bois, parmi lesquelles le Christ de s’Iscravamentu. Avec le pont de Pappaloppe («des Pisans»), le témoin du développement médiéval du bourg est l'église de santa Maria (XIIIe-XIVe siècle). Elle conserve le schéma gothique-aragonais, même si l'aspect actuel est le résultat de réfections. Parmi les autres édifices de culte, à noter San Lussorio, auquel une fête est dédiée. Dans la campagne, il existe aussi San Giovanni et Nostra Signora del Monserrato, caractérisées par sas cumbessias, des demeures pour les participants aux neuvaines.