Regardez autour de vous, vous le percevez déjà en montant le haut-plateau du Golgo di Baunei, d’où s’étend le Supramonte. Le paysage est une représentation de la nature primordiale, où plane l’âme archaïque de la Sardaigne : il y a l’abîme de su Sterru, un puits karstique en entonnoir très profond et mystérieux à côté du cercle de pierres nuragiques qui ferment les piscinas, les bassins naturels qui collectaient l’eau pour les anciens rites. Il y a des domus de Janas cachées dans la végétation et dans les hauteurs des nuraghes qui regardent Golgo et le village. Ces lieux qui ont échappé à la main de l’homme et on est charmé par l’atmosphère suspendue entre l’enchantement et la stupeur. Mais c’est seulement le prélude de ce qui vous attend en vous enfonçant à pied dans la codula de Sisine, le lit du fleuve souterrain qui remonte sur la plage splendide. Le parcours est aisé, avec peu de dénivelé, on arrive à la mer en faisant le plein de la beauté rencontrée sur la route, des falaises calcaires poussées vers le ciel, canyons, grottes, ravins et pinacles recouverts de genièvres et de maquis, d’anciennes bergeries, desanimaux sauvages, quelques bergers.