La Sardaigne surprenante des festivals littéraires
Un aperçu fascinant de la Sardaigne, racontée par les événements littéraires qui émaillent de dates, au cours du printemps, l’été et l’automne, des rendez-vous à ne pas manquer et qui accompagneront vos moments de détente, au cours de vos vacances sur la côte ou dans des localités de l’arrière-pays. L’emblème des festivals de littérature est représenté par le festival Isola delle storie di Gavoi, dans la région de Nuoro. Depuis 2004, durant le weekend de début de juillet, des écrivains, des acteurs, des journalistes, des musiciens et des milliers de lecteurs passionnés se rencontrent, accueillis par la chaleureuse hospitalité de la communauté de Gavoi, heureuse de partager avec eux leurs traditions et leur art de vivre. Les maisons s’ouvrent aux hôtes, les balcons en bois colorés des maisons en pierre deviennent les scènes, et les places se transforment en arènes pour le public. Au cours des éditions, son prestige s’est accru et il est aujourd’hui la référence au niveau national et international, avec d’autres festivals de l’île, comme La Notte dei Poeti, Licanìas, Éntula et Marina Café Noir.
Girotonno, la nourriture identifie et raconte un territoire
La nourriture raconte le territoire. Il n’existe que peu de lieux au monde où cette affirmation est véridique comme en Sardaigne. La cuisine est une des caractéristiques qui la distingue et la caractérise, un aspect qui va au-delà des spécialités exquises et s’insinue dans les plis de l’histoire et la tradition de l’île. À San Pietro, l’île dans l’Île, une mer merveilleuse et un caractère fort, la tradition culinaire est l’identité et l’âme de la communauté. Le Girotonno en est le symbole. Du 24 au 27 mai, l’original festival gastronomique parle des hommes, des histoires et des saveurs sur les routes du thon. Carloforte, un des plus beaux bourgs d’Italie, une perle de la Méditerranée, montre au monde la tradition de la pêche et de la cuisine lors d’un rendez-vous très attendu au-delà des frontières régionales, et est l’expression d’une culture qui plonge ses racines dans des rites millénaires.
Foi et audace : c’est le temps d’Ardia
Après avoir eu une vision pendant la nuit, le jeune empereur Saint Constantin ordonna que sur le bouclier de ses soldats fut apposée une croix avec la phrase In hoc signo vinces (par ce signe, tu vaincras). Malgré le nombre limité de soldats, ils gagnèrent la bataille de Ponte Milvio du 28 octobre 312 contre les « païens » de Massenzio, en se proclamant, avec l’appui du Sénat, « Auguste » d’Italie et d’Afrique. L’année suivante Constantin promulgua l’édit de Milan pour garantir la fin des persécutions subies par les chrétiens. A Sedilo, petit village du centre de l’île, l’empereur romain est appelé santu Antine et est de loin le saint le plus vénéré, un culte d’origine byzantine qui revit chaque année, le 6 et 7 juillet, par le biais d’un événement suggestif et mystérieux : s’Ardia.
L’âme jazz & blues de la Sardaigne
Criques de granit façonnées par le temps, salles creusées entre des murs de calcaire blanc ou de porphyre rouge, places de villages pittoresques, sites archéologiques et même grottes marines. De juin à octobre, les sites et paysages naturels deviennent des scènes et s'animent sur les partitions d'artistes internationaux de renom. Les personnages et les sons s'harmonisent avec l'environnement et entrent en symbiose avec le mode de vie insulaire. Depuis près de quatre décennies, la Sardaigne devient de plus en plus une terre de prédilection pour le jazz, surtout grâce à un artiste qui a apporté une nouvelle âme musicale à sa terre natale. Paolo Fresu est né dans la petite ville de Berchidda, et c'est avec lui qu'est né et a grandi Time in jazz, qui en est à sa 38e édition. Parmi les événements à ne pas manquer, le samedi 9 août à L'Agnata, le « refuge » sarde de Fabrizio de Andrè, l'hommage à l'inoubliable auteur-compositeur-interprète génois, avec Paola Turci.
La Sardaigne du cinéma : des salles naturelles sous les étoiles
Quatre festivals sur les îles mineures de la Sardaigne, les « îles de l’Île ». Tavolara, montagne calcaire qui surgit de la mer, devient à la mi-juillet une immense salle sous la voûte étoilée, pour la Notte in Italia (nuit en Italie). Créé en 1991, ce pittoresque rendez-vous, devenu depuis un classique du paysage national, se concentre sur les réalisateurs et la créativité du cinéma italien. La rencontre et la connaissance entre public, artistes et responsables ont déjà lieu sur les bateaux qui rejoignent l’île au départ de Porto San Paolo, près de San Teodoro au sud d’Olbia, les trois communes impliquées dans la 28e édition. En un peu plus d’un quart de siècle, la crème du cinéma italien a foulé le seul tapis rouge qui trempe directement dans la mer, dans le cadre splendide de l’aire protégée de Tavolara-Capo Coda Cavallo. « Una notte in Italia » 2018 aura une dimension itinérante : coup de départ le mardi 17 juillet dans l’oasis naturelle de la lagune de San Teodoro, pour rejoindre l’arène le jeudi 19 à Porto San Paolo, puis, à partir de vendredi 20, les projections se feront dans le magnifique cadre de l’île de Tavolara.
Des décors naturels pour une Île de film
Des plages désertes aux promontoires à pic sur la mer, du sauvage Supramonte aux villages miniers abandonnés du Sulcis, des forêts séculaires aux bourgs immobiles dans le temps : depuis toujours la Sardaigne inspire des auteurs et des metteurs en scène à la recherche de paysages. Parmi les derniers succès, citons certaines séries tv, un genre si populaire aujourd’hui : ‘L’isola di Pietro’, interprétée par Gianni Morandi et tournée sur l’île de san Pietro et dans son bourg, Carloforte, et ‘Catch-22’, avec George Clooney comme protagoniste, dont l’emplacement principal se trouve aux alentours d’Olbia. Les débuts furent en “blanc et noir” avec des pellicules tournées entre les deux guerres mondiales. Le premier film à succès fut « Proibito » (1954) de Mario Monicelli, tiré de « Madre » de Grazia Deledda, tourné entre Codrongianos, Ittiri et Tissi. Au cours des mêmes années, la scène du sacrifice d'Isaac qui fait partie de la « La Bible » (1966) de John Huston, a comme fond le mont Corrasi d'Oliena. Tout un courant a été l'expression de la Barbagia la plus âpre : de « Banditi ad Orgosolo » (1958) à « Padre Padrone » (1977) des frères Taviani. Le thème est revenu dans « Disamistade » (1988) de Gianfranco Cabiddu, situé entre Nuoro et Ghilarza.
La Descente des Chandeliers : de la solennité et du spectacle
Une atmosphère empreinte de passion et de dévotion. Un décor austère, en même temps intéressant, coloré et enivrant. À Sassari c’est l’évènement par excellence, c’est la Festha Manna. C’est le temps des valeurs authentiques et identitaires, d’expressions de la communauté et de la tradition. C’est le moment de la Faradda di li Candareri, la Descente des Chandeliers, une procession dansante de grandes colonnes de bois, des cierges votifs et symboliques qui avance le long des rues historiques de la ville, de la place Castello, le long du corso Vittorio Emanuele, jusqu’à l’église de santa Maria di Betlem. Depuis 2013, elle a été insérée dans le patrimoine oral et immatériel de l’humanité de l’Unesco. Au milieu de l’été, vous pourrez unir à votre détente sur les splendides plages du nord-ouest de l’Ile, un moment culturel ‘alternatif’, à la découverte du charme et des traditions sardes.
L’exposition de l’Artisanat
L’essence de la Sardaigne est dans la trame d’un filé, dans les broderies d’un tapis et dans les formes d’une élégante robe traditionnelle. Son esprit est ‘tressé’ par des mains habiles dans une corbula de jonc ou d’asphodèle, il est enchâssé dans une maille filigrane, la technique par excellence de l’orfèvrerie sarde. La lumière de l’Ile brille dans une lame d’arresoja, dans le reflet d’un objet en verre ou dans le rouge intense d’un collier en corail. Son feu brûle dans la forme d’un meuble en fer forgé. Son âme est dans une sculpture en pierre, un symbole archaïque d’une terre millénaire. Connaitre la Sardaigne signifie s’enfoncer dans son identité la plus profonde et authentique à travers les techniques de décoration d’une scivedda (un récipient en céramique) et de gravure du bois d’une cascia (coffre nuptial) et de masques de carnaval, elle est dans le tannage des peaux pour en obtenir des chaussures ou des selles. L’artisanat artistique, traditionnel et de design, est l’âme vitale de la Sardaigne, un élément culturel essentiel d’un peuple qui transmet avec fierté des connaissances et des compétences séculaires.
La Fête du Rédempteur: de la spiritualité et du folklore
Dans la Barbagia, une terre à la beauté évocatrice, autrefois impénétrable, chaque année, à la fin du mois d'août, des dizaines de milliers de personnes participent à un événement qui est le symbole de l'ile : la Fête du Rédempteur de Nuoro. Au cours du temps, la fête qui est née comme un hommage à la statue qui, depuis 1901, domine la ville depuis le mont Ortobene, a pris même (et toujours plus) un caractère folkloriste. Aujourd'hui son âme est double : deux moments distincts, un dédié aux célébrations religieuses, l'autre au défilé spectaculaire des groupes en habits traditionnels provenant de toute l'iIe. La fête est le symbole des multiples aspects de la Barbagia, une terre qui conserve intacts des lieux et des traditions millénaires et, aujourd'hui encore, aime à se raconter, comme l'ont fait à son sujet de grands écrivains et des hommes de lettres.
Autunno in Barbagia, à la découverte du cœur de la Sardaigne
D'habiles mains féminines brodent sur le métier des vêtements et des tapis, travaillent su filindeu et d'autres pâtes traditionnelles et décorent su pani pintau, celles de sos maistos modèlent soigneusement des vases en céramique et exécutent des incrustations sur les arresolzas et les bijoux en filigrane. Dans les cuisines des cortes on enfourne su carasau et on farcit pan’e saba, pistiddu et durchicheddos. Les menuisiers sculptent le bois de sas cascias, les forgerons battent le fer avec maestria, les paysans pressent les raisins qu'ils viennent de récolter et les bergers préparent la ricotta. En attendant, les hôtes, penchés sur les belvédères, savourent les délices, accompagnés de vins corsés. Et ils parlent avec les artisans à la découverte des usages d'autrefois. L'automne en Barbagia est un voyage au ‘cœur’ de la Sardaigne, une exposition itinérante d'authenticité et de traditions de la Barbagia. Les fins de semaine de quatre mois seront animés par des excellences culturelles, artisanales et œnogastronomiques. Tout ceci à l'intérieur des maisons ‘a corte’ des bourgs et des villes. Chaque communauté avec ses vocations.