Sa Chida Santa : authenticité, passion et mystère
Cérémonies séculaires d'ascendance médiévale, mêlées de tradition espagnole, se fondent avec les pratiques archaïques des régions campidanesi, logudoresi et barbaricine, remontant au paganisme nuragique. Durant la semaine de Pâques, vous initierez un parcours à travers les rituels sacrés mettant en scène la Passion du Christ : de la côte aux villages de l'arrière-pays, vous découvrirez une Sardaigne authentique. La semaine sainte « Setmana santa » d'Alghero raconte les origines catalanes. Elle débute le vendredi précédant le dimanche des Rameaux avec une procession de l’Addolorata, et se termine le jour de Pâques avec l’Encontre. Le Disclavament (dépôt) est très beau à voir : le corps du Christ est accompagné en procession sur son lit de mort. Au crépuscule, la ville se transforme, avec des torches et des lampions recouverts de voiles rouges.
Jardin Botanique - Cagliari
Un vaste espace vert dans la vieille ville de Cagliari, qui conserve des milliers d’espèces végétales, certaines très rares, provenant du monde entier et, à l’intérieur, une zone archéologique qui garde un grand nombre de reliques romaines. Le jardin botanique, dont la surface, semblable à un trapèze, est d’environ cinq hectares, occupe la partie basse de la vallée de Palabanda, dans une zone comprise entre l’Amphithéâtre romain, le Jardin des capucins et la villa de Tigellio, où l’on trouve aussi des restes d’autres domus romaines et d’un établissement thermal.
En 1820 on commença à parler du projet consistant à réaliser un jardin botanique dans la vallée ayant appartenu au cours des siècles aux Jésuites, au Patrimoine Royal, à divers particuliers, jusqu’à ce que l’université l’achète. Les travaux commencèrent en 1864 sous la direction du fondateur Patrizio Gennari et se conformèrent au projet original de l’architecte Gaetano Cima.
On le remarque dans le fond de la vallée, caractérisé par une série de parterres de fleurs symétriques par rapport à une allée qui se développe de l’entrée à la fontaine de la place centrale et se poursuit jusqu’à un bassin occupé par un majestueux 'cyprès des marais' et la fontaine Pampanini. Ici, vous observerez les spécimens les plus anciens du jardin. Sur le côté gauche de l’allée, vous trouverez les espèces succulentes ('grasses') dans le 'désert', distinguées par des plantes d’origine africaine et une flore néotropicale, et les arecaceae (palmiers) dans la 'palmeraie', où l’habitat d’une oasis a été reconstruit. À droite, vous trouverez la forêt méditerranéenne, où vous pourrez admirer les espèces d’arbustes et d’arbres du maquis méditerranéen, et le jardin des simples, qui abrite des plantes médicinales utilisées dans la tradition populaire et considérées comme les plus efficaces par la science herboristique. Alors que l’Exposition des géophytes est un secteur très récent (2009) avec une collection d’environ 200 exemplaires. Du fond de la vallée, vous atteindrez la partie haute par un escalier. La grotte Gennari, la citerne de trèfle, la carrière romaine, la promenade surélevée, la banque du Germoplasma et le musée botanique méritent également une visite. Enfin, ne manquez pas les Rocailles de la biodiversité, c’est-à-dire des aménagements, accueillis depuis 2004, qui recréent des conditions dans lesquelles vivent dans la nature certains types de plantes qui poussent dans des territoires pierreux. Dans cette zone sont conservées 90 pour cent des espèces endémiques, rares et 'menacées', provenant des îles de la Méditerranée occidentale, en particulier sardes. Chaque secteur est divisé en parterres de fleurs caractérisées par un 'thème'.
Sant’Efisio, la fête de la Sardaigne
De crépitements et pas croissants, de sabots rythmés et roues de chariots qui avancent à l’unisson. Cagliari est de nouveau traversée par un cortège de 2500 personnes en costumes traditionnels, provenant de toute la Sardaigne, avec 270 chevaliers à leur suite, les Campidaniens, les Miliciens et la Guardiania. Une réunion de couleurs, costumes, sons des launeddas et d’is goccius, les chants dévotionnels : du premier au 4 mai : on célèbre la Fête de Sant'Efisio. On évoque les événements du début du IVe siècle du Saint guerrier et le vœu perpétuel qui lui a été fait durant la peste de 1652 s’est accompli. Toute l’Île s’arrête pour répéter un rite vieux de quatre siècles.
Le printemps dans les bourgs
L’explosion des couleurs printanières dans l’Île rime avec une de ses ‘cartes postales’ les plus caractéristiques : les maisons colorées de Bosa. En vous promenant le long du Temo vous admirerez leurs reflets dans les eaux du fleuve et gravissant la colline dominée par le château des Malaspina, tandis qu’en traversant le Ponte Vecchio vous atteindrez la rive sud pour découvrir les anciennes tanneries. Vous serez accueilli par une coupe de malvasia et vous extasierez devant les bijoux en corail, les paniers d’asphodèle et les tissus précieux. Bosa est un concentré d’histoire et d’artisanat, d’archéologies industrielles et de friandises. À ne pas manquer la visite des églises : le ‘dôme’ de l’Immaculé Conception, Notre Dame de sos Regnos Altos à l’intérieur du château et san Pietro extra muros, le centre de Bosa vetus. Ensuite les beautés naturelles : le parc de capo Marrargiu, la réserve de Badde Aggiosu et, sur la côte, Bosa Marina, s’Abba Druche et Compoltitu.
Gesturi
Un paysage magnifique figé dans le temps, l’héritage nuragique et une dévotion intense. Voici les caractéristiques de Gesturi, le village le plus au nord de la Marmilla, avec plus de mille habitants. Son territoire occupe en partie la Giara (sa Jara Manna), un haut-plateau de 600 mètres de haut, autrefois un volcan imposant, aujourd’hui une oasis intacte sans égal en Méditerranée. La végétation et les animaux vivent en symbiose : un ‘musée naturel’ avec une épaisse couche d’espèces botaniques, des fleurs et des plantes rares qui s’adaptent au climat et au territoire. Pour les arroser, is paulis, d’énormes bassins d’eau allant jusqu’à quatre mètres de profondeur. Tout autour se succèdent des vallées dominées par le maquis et des collines plantées d’oliveraies et de vignobles, dont dérivent une huile et un vin d’excellente qualité. Tandis que le long des pentes abruptes du haut-plateau, des bois de chênes et de peupliers apparaissent faisant ensuite place à des étendues de chênes-lièges au-dessus du plateau, quasiment tous ‘tordus’ par la force du vent.
La beauté sauvage est habitée par des canards, bécasses, geais, lièvres et, surtout, de petits chevaux de la Giara, une espèce protégée, dont l’origine est enveloppée de mystère, d’environ 500 exemplaire qui vivent en petits groupes. Des reliefs rocheux s’élèvent sur le haut-plateau et interrompent le parcours plat. Ici vous marcherez à travers les traces que l’homme a laissées en 3500 ans, y compris le ‘père de tous les nuraghes’, le proto-nuraghe Bruncu Madugui. Les sites archéologiques sont au nombre de trente, entre autres des menhirs et les domus de Janas de sa Ucca ‘e su paui, les tombes des Géants et les nuraghes de Pranu ‘e Mendula, des villages puniques et romains de Tana et Tupp’e Turri.
Gesturi est une destination de pèlerinage grâce à fra Nicola (1882-1958), béatifié par Jean-Paul II, qui a vécu dans une maison modeste du village, aujourd’hui transformée en musée. À partir d’ici vous parcourrez un itinéraire le long de rues étroites et de demeures avec des portails et des vérandas avec archivoltes, des églises du centre historique et des sanctuaires champêtres. La dévotion s’exprime à travers six édifices de culte : au centre vous verrez le clocher de 30 mètres de haut de l’église paroissiale de Sainte-Thérèse d’Avila (1607) que l’on fête à la mi-octobre. À la périphérie on trouve l’église de santa Barbara, la plus ancienne (1473), juste en-dehors de l’agglomération, la Madonna del Rosario (Notre-Dame du Rosaire) (XVIIe siècle), siège d‘is cunfrarius biancus, une confrérie qui, durant la Semaine Sainte, s’occupe de la Vierge. La confrérie du Saint-Sépulcre prend soin du Christ et réside dans la petite église de Santa Maria Egiziaca, particulière de par son architecture et ses ‘statues habillées’. À quatre kilomètres du village, entourée d’un bois d’arbres séculaires, on trouve l’église de la Vierge d’Itria (1620), dont les festivités, probablement d’origine byzantine, commencent le jour de la Pentecôte. C’est à celle-ci que l’on associe la fête laïque de la brebis. La fête la plus sentie est en l’honneur de fra Nicola : deux jours de célébrations intenses.
Chevauchée sarde, la fête de la beauté
Les chanteurs a tenore alternent leur chant au pas des chevaux. Les chevaliers et les amazones rendent hommage aux spectateurs et aux autorités en offrant des pains, des gâteaux et des primeurs. Des sabots au trot explosent pour former d'audacieuses pariglie : les cavaliers de Sedilo et les sartiglieri d' Oristanos'élancent. Les Mamuthones de Mamoiada et les Boes et Merdules d' Ottana capturent les regards et les objectifs des appareils photo avec leurs masques chargés de charme et de mystère. Les launeddas du Sarrabus entourent le cortège et la soirée finale. Ce sont des sons et des couleurs, des musiques et des danses, des bijoux et des costumes de la Chevauchée Sarde de Sassari, où chaque année, au cours de l'avant-dernier dimanche de mai, se rencontrent les particularités identitaires de toutes les communautés de l'ile. Un spectacle inoubliable pour sa richesse et sa majesté, une grande fête printanière, le plus grand événement laïque de la Sardaigne.
La Sardaigne surprenante des festivals littéraires
Un aperçu fascinant de la Sardaigne, racontée par les événements littéraires qui émaillent de dates, au cours du printemps, l’été et l’automne, des rendez-vous à ne pas manquer et qui accompagneront vos moments de détente, au cours de vos vacances sur la côte ou dans des localités de l’arrière-pays. L’emblème des festivals de littérature est représenté par le festival Isola delle storie di Gavoi, dans la région de Nuoro. Depuis 2004, durant le weekend de début de juillet, des écrivains, des acteurs, des journalistes, des musiciens et des milliers de lecteurs passionnés se rencontrent, accueillis par la chaleureuse hospitalité de la communauté de Gavoi, heureuse de partager avec eux leurs traditions et leur art de vivre. Les maisons s’ouvrent aux hôtes, les balcons en bois colorés des maisons en pierre deviennent les scènes, et les places se transforment en arènes pour le public. Au cours des éditions, son prestige s’est accru et il est aujourd’hui la référence au niveau national et international, avec d’autres festivals de l’île, comme La Notte dei Poeti, Licanìas, Éntula et Marina Café Noir.
Girotonno, la nourriture identifie et raconte un territoire
La nourriture raconte le territoire. Il n’existe que peu de lieux au monde où cette affirmation est véridique comme en Sardaigne. La cuisine est une des caractéristiques qui la distingue et la caractérise, un aspect qui va au-delà des spécialités exquises et s’insinue dans les plis de l’histoire et la tradition de l’île. À San Pietro, l’île dans l’Île, une mer merveilleuse et un caractère fort, la tradition culinaire est l’identité et l’âme de la communauté. Le Girotonno en est le symbole. Du 24 au 27 mai, l’original festival gastronomique parle des hommes, des histoires et des saveurs sur les routes du thon. Carloforte, un des plus beaux bourgs d’Italie, une perle de la Méditerranée, montre au monde la tradition de la pêche et de la cuisine lors d’un rendez-vous très attendu au-delà des frontières régionales, et est l’expression d’une culture qui plonge ses racines dans des rites millénaires.
Nostra Signora del Regno
Elle apparaît avec une sombre majesté à l’entrée d’Ardara, un village du Logudoro perché sur les pentes du Montesanto. La basilique de Nostra Signora del Regno (Sainte-Marie du Royaume) se dresse près des ruines d’un palais royal, contemporain et ancien siège des juges de Torres, qui prêtaient serment sur l’autel de l’église où ils furent enterrés. D’une haute colline, elle donne sur la plaine sous-jacente : une position isolée et dominante qui accroît le charme d’un bâtiment fait de blocs noirs de trachyte ‘ferreux’. À l’origine ce n’était qu’une chapelle : le juge Comita (ou peut-être sa sœur) prit soin de l'agrandir, dans la seconde moitié du XIe siècle. Les travaux furent achevés par des ouvriers de Pise en 1107, comme le montre l’épigraphe de consécration sur l’autel. Un monument extraordinaire surgit ; il compte parmi les plus importants de l’architecture romane en Sardaigne, et est caractérisé par l’essentialité et la grandeur. Il vous impressionnera par le contraste entre le noir de la pierre basaltique et l’or du retable du XVIe siècle placé sur l’autel.
Dans la façade, divisée en cinq miroirs par des pilastres, s’ouvre un portail voûté. Le clocher est adossé au flanc nord. Des trois nefs, rythmées par des piliers, les deux latérales ont des voûtes en arête, la centrale a une couverture en bois. Dans l’abside on trouve le Retable majeur : c’est l’histoire du Salut, racontée par des images de prophètes, patriarches, saints et de la bienheureuse Vierge. L’auteur et la date (1515) figurent dans la prédelle de l’œuvre. À l’intérieur, vous pourrez également admirer un cycle de fresques du XVIIe siècle représentant les douze apôtres et les quatre pères de l’Église, ainsi que le retable Mineur, une chaire en bois qui raconte la Passion du Christ. Une autre œuvre de valeur, du début du XIIe siècle, est la bannière processionnelle : d’un côté, est peinte la Vierge à l’Enfant, de l’autre, le voile de Véronique avec le visage du Christ. Elle devient protagoniste à l’occasion de la fête patronale d’Ardara, qui attire des foules de dévots. Les célébrations culminent dans la procession du 9 mai, accompagnée par le chœur des sos gosos, des louanges en l’honneur de la Vierge. Suivie par des chants, des danses et des spectacles folkloriques.
En parlant de lieux de culte avec un impact extraordinaire, vous pourrez également visiter Notre-Dame de Castro (XIIe siècle) et la basilique de sant’Antioco di Bisarcio, l’une des plus grandes églises romanes sardes. Aux alentours, ne manquez pas également le château de monte Acuto, la grotte de san Michele, d’où la ‘culture d’Ozieri’ (3200-2800 av. J.-C.) prend forme, le nuraghe Burghidu et le pont romain sur le rio Mannu.
Eté 2017, la plus belle mer est en Sardaigne
Chia (Domus de Maria) figure à la toute première place dans le classement des régions de la côte méritant « 5 Vele blu » quant à la durabilité de l’environnement et la qualité des services. Sur la troisième marche du podium se trouve la Baronìa avec le parc de Tepilora, sur la quatrième Baunei et sur la huitième la Planargia de Bosa. A la dixième place la zone septentrionale de la Gallura.