La Maddalena, un monde à part
Des environnements naturels grandioses et des coins d’un charme irrésistible, mais ce qui rend unique l’archipel de la Maddalena est que chacune des îles qui le composent a son propre air, sa propre atmosphère. Il y a la délicate à regarder de loin, la plus intime où l’on peut se sentir un peu des héros, la brillante à vivre jour et nuit, les anguleuses où l’histoire et les flots ont eu la main lourde, les caribéennes que le monde nous envie. Même si certaines îles sont très petites et inhabitées, elles séduisent comme aucun autre lieu, parmi ces petites terres, tout le « charisme et le mystère symptomatique » hérités de la mère Sardaigne se retrouvent concentrés. Comme elle, elles ont été aussi habitées depuis la nuit des temps, à l’aube de l’histoire, c’est de là que passait la ‘voie de l’obsidienne’ et, le granite de la Gallura, jusqu’au déclin de l’empire romain Elles demeurèrent abandonnées pendant longtemps, les moines arrivèrent au Moyen-Age, rejoints ensuite petit à petit par des familles de bergers corses et des pêcheurs de Ponza ; c’est de là que commença une nouvelle histoire d’hommes et de femmes avec la mer dans leur cœur, ils auraient fait grande la communauté établie à La Maddalena et toujours défendu et jamais violé les îles de l’archipel qui sont parvenues jusqu’à nous avec la mystérieuse virginité des lieux tout juste effleurés.
Vermentino, le parfum de la mer, du soleil et du vent
Intense, au caractère fort, parfumé et harmonieux. Le vermentino renferme les traits caractéristiques de la nature et de l’identité de la Sardaigne. Pensez au vermentino et vous aurez à l’esprit les vignobles nichés sur les flancs des collines de granite de la Gallura, caressés par la brise marine ou bien les rangées vertes qui décorent les paysages ondulés dans le reste de l’Île. Partout, soit sur les terrains découlant de la décomposition granitique, soit sur les sols calcaires et argileux, vermentino est synonyme de vins corsés et élégants, à la couleur jaune paille incomparable et aux reflets tendant au vert.
Les monolithes de Sardaigne
Des « Tacchi », des aiguilles et des pics rocheux sont les témoins muets d’une ère géologique qui a englobé dans leur corps des fossiles, des schistes, des calcaires et des dolomies d’époque cambrienne. Ils font irruption en dominateurs sur les paysages de la Sardaigne, ils sont tellement remplis d’énergie accumulée pendant des centaines de millions d’années que dès la période nuragique, ils étaient perçus et indiqués comme des lieux de dévotion, un sentiment lié aux manifestations cosmiques considérées comme divines et surnaturelles. Une telle aura magique et la solitude transcendantale arriveront jusqu’à vous pendant que vous parcourez les sentiers qui mènent à leurs pieds. En voilà certains qui sont la destination d’excursions insolites.
Les Mondes de Lune
Blancs et éblouissants au soleil, éthérés et suspendus dans le temps, les paysages lunaires de la Sardaigne semblent sortis d’un livre de fables. Une superbe floraison sauvage, l’ombre du vol de l’aigle royal, le bêlement des troupeaux dans le lointain, le parfum d’Helichrysum, quelques détails nous rappellent que nous sommes sur Terre. Ils se trouvent souvent dans des milieux difficiles à explorer, vous devez être entrainé et accompagné de guides pour arriver dans les zones les moins accessibles du Gennargentu, sur le Corrasi, entre Nuoro et Oliena et sur le mont Albo, entre Lula et Siniscola, et à sa Giuntura, le long le du canyon de Gorropu.
Murales, galeries d’art en plein air
Ce fut un groupe de grands artistes, dans un moment historique caractérisé par l’agitation sociale et culturelle, qui enclencha l’‘étincelle’ créative. L’histoire des murales en Sardaigne est née dans un petit centre animé de la campagne de Campidania, puis, au fur et à mesure d’autres suivirent, de la Barbagia à la Planargia, et au-delà, vers le nord. L’Île, en bref, devint la capitale du muralisme. En partie, pour faire revivre des coins pittoresques en décadence, des murs en ladiri et des ruelles à demi-abandonnées, surtout pour relancer l’envie de faire entendre le cri de protestation et de souffrance, qui concernait des communautés entières. Des années plus tard, une nouvelle ‘flamme’ jaillit, libre et spontanée. Cette fois ce sont des artistes, locaux et pas, mais déjà célèbres au niveau international, qui transforment et ravivent le tissu urbain. Des murales au street art, de la protestation à l’expérimentation, la Sardaigne est toujours la protagoniste, comme une immense palette à colorer.
Pedra Mendalza
Né grâce à un phénomène géologique particulier, il surgit sur un haut-plateau entre des nuraghes et des reliefs volcaniques et est le théâtre de nombreuses légendes avec comme protagonistes les janas, les fées de la mythologie sarde. Sa Pedra Mendalza, au sens littéral « la pierre qui nettoie ou répare », est un bloc de basalte d’environ cent mètres de haut qui émerge tout près du village de Giave, dans le magnifique paysage dessiné par les cratères volcaniques du Meilogu. Dans le langage géologique on l’appelle un neck, formé grâce à un processus qui a probablement commencé il y a deux millions d’années, à la suite de l’obstruction et de l’extinction d’un volcan. Avec le temps, l’eau et le vent ont patiemment érodé le cône, tandis que le « bouchon » de magma interne s’est solidifié, tout en se maintenant jusqu’à la forme actuelle.
On suppose que la ‘pierre’ était considérée comme sacrée dès l’Antiquité, comme en témoigneraient les différentes églises dans les environs. Les légendes qui l’entourent sont originaires de là et ont toutes un point en commun : l’intérieur de l’ancien volcan serait habité par des janas, les fées qui demeurent dans les cavités et les anfractuosités naturelles de la Sardaigne. Le côté nord-est plus lisse que les autres, et présente à la base une sorte de ‘tache’, où se trouverait une entrée secrète. C’est de là que se ramifie également su camminu de sas fadas (le sentier des fées), c’est en réalité une bande de basalte créée par un fleuve de magma qui a coulé du volcan et a rempli les craquelures du sol calcaire. À travers le sentier, les fées magiques erreraient dans la nuit à travers les villages voisins, à la recherche du ‘feu purificateur’, un élément auquel se lie probablement l’origine du nom mendalza. En outre, la roche contiendrait trois coffres, un plein d’or, un d’argent et le troisième peuplé par les redoutables muscas magheddas (ou maceddas), des mouches monstrueuses qui ont le pouvoir de dévaster des villages entiers.
Tout près du bloc de basalte vous pourrez observer et accéder, prudemment, à la base d’un autre cratère volcanique qui s’étend sur deux hectares environ. Depuis 1994, les cratères du Meilogu sont des monuments naturels protégés. Le plus caractéristique des cinq appartenant au complexe surgit à environ un kilomètre au nord de Pedra Mendalza : c’est le mont Annaru-Poddighe. Avec ses presque 500 mètres de haut, il présente un cratère pratiquement intact. Pendant les mois froids, vous pourrez observer un petit lac, tandis qu’au printemps et en été vous pourrez descendre à l’intérieur et en observer la structure. Le territoire de Giave fascine pour la géologie, mais pas seulement, il donne sur la Vallée des Nuraghes, une des zones à plus forte densité de forteresses nuragiques. Le particulier nuraghe Oes, avec deux tours, un donjon à trois étages et une tour secondaire qui contenait une ancienne chambre, en fait partie. À côté on trouve un espace sacré, avec un temple à megaron, la tombe des Géants et ce qui était très probablement un cercle mégalithique.
Canto a tenore (chant polyphonique), chœur de voix et poésie
Il résonne des monts de la Barbagia aux Tacchi d’Ogliastra, des hauts-plateaux du Marghine et de la Planargia aux vallées du Montiferru, des paysages granitiques de la Gallura aux collines du Logudoro. Le canto a tenore est la transposition sonore du monde agropastoral, en symbiose avec la nature, dont su tenore imite les voix. Ses origines sont mystérieuses, peu documentées, certainement très anciennes. Les sujets varient de la poésie bucolique et amoureuse aux thèmes sociaux et à l’actualité, en maintenant toujours des caractéristiques immuables : quatre voix, debout et en cercle, unies par le désir de partager la passion pour les traditions les plus profondes.
Les étoiles de la Sartiglia, des émotions intemporelles
Le souffle des montures, le crépitement des sabots, le tintement des harnais, le roulement des tambours et l’enthousiasme du public : un spectacle qui procure des émotions indélébiles. Sa Sartiglia est un festival équestre dont l'origine se trouve dans les rituels païens de la fertilité et de la prospérité, l’événement par excellence d’Oristano, la ville protagoniste de l'histoire sarde depuis l'époque des Judicats. Plus d'une centaine de cavaliers suivant le légendaire componidori, masqués et affublés d'élégantes tenues sardo-espagnoles, se lancent au galop sur des chevaux finement parés, accompagnés par le roulement incessant des tambours. L’essai d’habileté consiste à enfiler les étoiles suspendues avec l'épée. Les 'courses à l’étoile’ sont au nombre de deux : le dimanche de carnaval les cavaliers du Gremio des Paysans et le mardi gras, les cavaliers du Gremio des Charpentiers. Le lundi est consacré aux jeunes, avec la Sartigliedda. Les courses suivent les performances insouciantes des pariglie, puis la fête de carnaval continue sur les places jusqu'à tard dans la nuit. Avec les incontournables gâteaux aux amandes et le vernaccia, le délicieux vin de pays.
Welcome to Ogliastra
Une terre de monuments naturels et de mers de rêve, d’excursions plus uniques que rares, comme le trekking du Selvaggio Blu, qui passe devant les merveilleuses Goloritzè et Mariolu, ou celles qu’offrent le spectaculaire canyon de Gorropu, le plus profond d’Europe, praticable à l’intérieur sur tout le parcours, du Supramonte d’Urzulei à celui d’Orgosolo. Et ensuite les pistes pour bikers et marcheurs, entre les crêtes des Tacchi jurassiques et les vallées avec des bourgs fantômes. Des lieux hors de l’ordinaire et habités par tant de personnes avec une très longue espérance de vie, même centenaires, plus nombreuses et en bonne santé qu’ailleurs.
Faites à la main, comme autrefois
Chacune avec son rite de préparation, de gestes méticuleux et codifiés, toujours les mêmes, transmis de mère en fille. Les pâtes de la tradition, sèches et fraîches, sont le trait d’union entre le quotidien et les célébrations, incontournables dans les moments inoubliables, et les protagonistes sur les tables de tous les jours, chez soi, aux restaurants et dans les agritourismes. Leur origine se perd dans la nuit des temps, des grains de blé ont été retrouvés même dans les nuraghes, ce n’est pas un hasard si la Sardaigne est devenue le ‘grenier de Rome’. La tradition a été cultivée (littéralement) jusqu’à nos jours, en générant un mélange solennel et inimitable d’art, de convivialité et de goût.