La mer est toujours plus bleue
Des coins de paradis, sauvages et difficilement accessibles, échappent au classement, non pas pour manque de beauté, mais parce qu’ils ne peuvent, par nature, garantir les critères et les services requis par la Foundation for Environmental Education. La Sardaigne des Pavillons Bleus est inévitablement et incontestablement le symbole d’une mer cristalline, destination de vacances estivales par excellence, mais elle est avant tout synonyme de durabilité et de protection de l’environnement, de services et de sécurité, d’éducation et d’information en faveur d’un littoral resté en grande partie sauvage. Le label de la FEE, décerné à l’issue d’une sélection rigoureuse, a été attribué à une soixantaine de plages réparties dans 16 communes sardes. C’est une récompense au soin porté à l’ensemble du littoral de l’île. Du nord au sud : de Trinità d'Agultu - Vignola avec Cala Sarraina, La Marinedda et Spiaggia Lunga, perles de la bourgade de l’Isola Rossa, jusqu’à Quartu Sant’Elena, qui hisse à nouveau le pavillon sur sa plage urbaine du Poetto – partagée avec Cagliari – et le confirme à Mari Pintau, « la mer peinte », dont le nom seul est une promesse de splendeur. D’est en ouest : de la fameuse Torre di Barì et des plages méconnues de Bucca ‘e Strumpu et Sa Marina à Bari Sardo jusqu'à la grande et accueillante Torregrande d’Oristano.
À l’école de voile
Prenez note, les écoles de voile reprennent en toute sécurité, quelques leçons à terre, la navigation à voile s’apprend à bord. Elle s’apprend vite sur le terrain à diriger les planches et les voiles, des plus faciles à manœuvrer aux plus difficiles, des agiles ‘monoplace’ laser, wind et kite surf, aux dériveurs mobiles où des équipiers d’avant et des timoniers travaillent à l’unisson entre des remontées au vent téméraires et des allures acrobatiques au trapèze, jusqu’aux romantiques bateaux de croisière. Dès que vous avez pris la mer vous apprendrez spontanément à être à l’écoute de l’atmosphère tout autour, comme par magie, il se crée un lien intime et physique avec la mer et le vent, un rapport difficile à rompre.
Il ne vous reste qu’à choisir le lieu où apprendre à ‘faire de la voile’, les écoles sont très répandues le long des côtes de l’Île, du golfe de Cagliari à celui de l’Asinara, du golfe d’Orosei à celui d’Oristano, de l’archipel de la Maddalena aux îles du Sulcis, de la côte de la Gallura à la Riviera del Corallo. Vous les trouvez près des plages les plus fréquentées et dans les cercles nautiques dont la base se trouve dans les ports et dans les escales touristiques. Si vous êtes prêt pour une expérience full immersion, vous avez à disposition les centres de voile les plus prestigieux. Cherchez votre école idéale, il vaut mieux s’essayer dans la navigation la plus ancienne, la plus poétique, celle qui est davantage en harmonie avec la mer de Sardaigne : ce sera la plus grande émotion de vos vacances !
Le monde caché des grottes
Ils conservent les chefs-d’œuvre de la nature, cachent des secrets, conservent la mémoire des habitants légendaires, ils en hébergent encore quelques-uns dans leurs méandres, parfois ils parlent. Comme sa Oche, ‘la voix’, dont le hurlement résonne dans la vallée de Lanaitto à Oliena, engendré par les courants d’air propulsés dans la grotte ‘jumelle’ su Bentu. Tout près de là, les paroles de Grazia Deledda résonnent, ce sont celles de son roman ‘L’edera’ et des récits du XIXe siècle, à mi-chemin entre la réalité et la légende, situés dans la grotte Corbeddu. C’était la demeure d’un ‘bandit-gentilhomme‘, dont elle porte le nom et qui la transforma en un tribunal personnel. C’est d’ici que proviennent quelques-uns des plus vieux restes humains retrouvés sur une île méditerranéenne. Même Ispinigoli de Dorgali et sa ‘colonne’ de 38 mètres de haut sont entourés d’histoires originales. Qui sait si le gouffre qui plonge à 60 mètres à la base de la grotte a été vraiment le théâtre de sacrifices humains, au point de mériter le nom d’‘abîme des vierges’. Par ici, le passage des monts à la mer est bref, et même les observations du phoque de mer s’imprègnent d’une légende : on ne sait pas s’il fréquente encore ou pas le golfe d’Orosei, mais il est certain qu’il vivait à Cala Gonone, dans les grottes du Bue Marino, qui lui sont dédiées. La ‘stanza delle spiagge’ (pièce des plages) était le refuge sûr pour mettre au monde et sevrer ses petits. Même les hommes du Néolithique se réunissaient ici, dans les mêmes ‘salles’ à fleur d’eau où depuis des décennies, chaque été, les concerts de Cala Gonone Jazz montent sur scène.
Le Girotonno, c’est Carloforte
La nourriture identifie et raconte le territoire. Dans peu d’endroits au monde, cette affirmation est aussi vraie qu’en Sardaigne. La cuisine est une des caractéristiques sardes les plus distinctives, un aspect qui va au-delà des délices préparés dans l’Île et s’insinue dans les plis de son histoire. À San Pietro, une île dans l’Île, un endroit avec une mer merveilleuse et au fort caractère, la tradition culinaire représente l’identité et l'âme de la communauté. Le Girotonno en est le symbole. Chaque année l’original festival gastronomique raconte les ‘hommes et les saveurs sur les routes du thon’. Carloforte, unique centre habité de l’île, montre au monde une tradition de pêche et de cuisine lors d’un rendez-vous international qui est l’expression d’une culture millénaire, une tradition centrée sur les thonaires, reis et ‘tonnaroti’ (pêcheurs de thon).
Des chaussures pleines de pas
Le climat est doux quasiment toute l’année, les températures sont agréables souvent même en hiver. Une lumière intense inonde les sentiers situés le long des côtes et qui serpentent dans les paysages les plus sauvages de l’intérieur, beaucoup d’entre eux sont peu battus et empreints d’une atmosphère primordiale impalpable qui domine sur la beauté des paysages. Ce sont des chemins et des parcours de randonnée qui font découvrir la Sardaigne la plus exclusive et réservée, à parcourir associés à l’esprit des lieux qui touche l'âme.
Trek sur les routes d’argent
Les veines d’argent sont taries, l’activité minière s’arrête, le silence s’installe dans les mines de la Sardaigne. Le réseau de sentiers qui s’entrecroise entre les galeries, lavoirs, ateliers et villages ouvriers est maintenant enveloppé dans l’atmosphère irréelle des lieux abandonnés. À l’époque c’était des parcours d’ânes et des chariots chargés de minéraux, aujourd’hui ce sont des itinéraires de vélo et de trekking qui parcourent de nouveau les voies abandonnées de l’argent.
À table la tradition est tournée vers l’avenir
Le point de départ est la curiosité : on observe, on écoute, les mères et les grands-mères qui choisissent soigneusement les ingrédients, font étalage de leur savoir-faire, accomplissent des gestes quasiment rituels, en expliquant les différents passages avec patience et en peu de mots. Puis la passion, la ténacité, l’envie d’expérimenter entrent en jeu, en commençant par reproduire ce que l’on a appris et en ajoutant la juste dose d’imagination. La tradition de la cuisine sarde, avec ses particularités locales qui offrent des sensations et de saveurs uniques, se pare de nouveaux vêtements dans le troisième millénaire : ceux qui proviennent de la nouvelle génération de chefs talentueux et courageux.
Vermentino, le parfum de la mer, du soleil et du vent
Intense, au caractère fort, parfumé et harmonieux. Le vermentino renferme les traits caractéristiques de la nature et de l’identité de la Sardaigne. Pensez au vermentino et vous aurez à l’esprit les vignobles nichés sur les flancs des collines de granite de la Gallura, caressés par la brise marine ou bien les rangées vertes qui décorent les paysages ondulés dans le reste de l’Île. Partout, soit sur les terrains découlant de la décomposition granitique, soit sur les sols calcaires et argileux, vermentino est synonyme de vins corsés et élégants, à la couleur jaune paille incomparable et aux reflets tendant au vert.
Les Mondes de Lune
Blancs et éblouissants au soleil, éthérés et suspendus dans le temps, les paysages lunaires de la Sardaigne semblent sortis d’un livre de fables. Une superbe floraison sauvage, l’ombre du vol de l’aigle royal, le bêlement des troupeaux dans le lointain, le parfum d’Helichrysum, quelques détails nous rappellent que nous sommes sur Terre. Ils se trouvent souvent dans des milieux difficiles à explorer, vous devez être entrainé et accompagné de guides pour arriver dans les zones les moins accessibles du Gennargentu, sur le Corrasi, entre Nuoro et Oliena et sur le mont Albo, entre Lula et Siniscola, et à sa Giuntura, le long le du canyon de Gorropu.
Murales, galeries d’art en plein air
Ce fut un groupe de grands artistes, dans un moment historique caractérisé par l’agitation sociale et culturelle, qui enclencha l’‘étincelle’ créative. L’histoire des murales en Sardaigne est née dans un petit centre animé de la campagne de Campidania, puis, au fur et à mesure d’autres suivirent, de la Barbagia à la Planargia, et au-delà, vers le nord. L’Île, en bref, devint la capitale du muralisme. En partie, pour faire revivre des coins pittoresques en décadence, des murs en ladiri et des ruelles à demi-abandonnées, surtout pour relancer l’envie de faire entendre le cri de protestation et de souffrance, qui concernait des communautés entières. Des années plus tard, une nouvelle ‘flamme’ jaillit, libre et spontanée. Cette fois ce sont des artistes, locaux et pas, mais déjà célèbres au niveau international, qui transforment et ravivent le tissu urbain. Des murales au street art, de la protestation à l’expérimentation, la Sardaigne est toujours la protagoniste, comme une immense palette à colorer.