Cabras
Le lieu idéal pour des vacances sous le signe de la nature et de la culture. Dans les 30 kilomètres environ de côte sur laquelle Cabras apparaît, l’aire marine protégée de la péninsule du Sinis se dresse et s’étend entre la baie d’Is Arenas et le golfe d’Oristano, comprenant l’île de Mal di Ventre et l’îlot del Catalano qui cachent même d’anciennes épaves dans leurs fonds. En face, sur le littoral de Cabras, des plages faites de grains de quartz très fins, résultat de la longue action du vent et de l’eau sur les rochers calcaires de la zone : ne manquez pas les trois merveilles d’Is Arutas, Maimoni et Mari Ermi. Vous serez enchanté par leur beauté ainsi que par celle d’autres plages de sable blanc très fin, comme San Giovanni di Sinis. Le long de la route pour Is Arutas, vous pourrez apporter une touche différente à vos vacances en passant par San Salvatore di Sinis. Ses maisons basses, réunies autour d’une fontaine centrale, ont capturé l’attention des cinéastes : c’est ici qu’a été tourné le film western ‘Giarrettiera colt’ (1968), appartenant au cycle des ‘spaghetti western’.
Village aux origines très anciennes, Cabras conserve certains témoignages du Néolithique, comme le village de Cuccuru is Arrius et de nombreux nuraghes. Datant de l’âge du Fer (VIIIe siècle av. J.-C.) c’est la plus grande découverte archéologique de la fin du XXe siècle dans le bassin de la Méditerranée, faite à Mont’e Prama, l’ensemble statutaire des Géants, des colosses en grès calcaire trouvés dans une vaste zone funéraire sur la colline, exposés en partie au Musée civique archéologique de la ville, intitulé à l’illustre personnalité locale Giovanni Marongiu. Aujourd’hui ils sont le symbole identitaire de la Sardaigne. Pour continuer la visite archéologique sur le territoire de Cabras, un autre saut dans le temps est absolument incontournable dans l’ancienne ville de Tharros, fondée par les Phéniciens au VIIIe siècle av. J.-C. sur un précédent village nuragique. C’est ici que l’histoire de la Sardaigne est résumée : centre commercial florissant durant la période phénicienne-punique, urbs romaine, puis byzantine, première capitale de l’époque des Judicats, fréquentée jusqu’au Moyen-Âge.
Autre attraction de la région de Cabras : les pêcheries fournissent du poisson de haute qualité, comme le mulet, dont les œufs servent à produire la boutargue, le ‘caviar sarde’, avec lequel les meilleurs restaurants enrichissent leurs plats.
Flumendosa
Il vous apparaîtra comme une pierre scintillante : ses eaux brillantes semblent enchâssées dans les montagnes, ce qui crée, avec des rochers affleurants, des contrastes spectaculaires de lumière et d’ombre. Le lac du Moyen Flumendosa est formé par la rivière du même nom qui traverse le centre-sud de la Sardaigne sur 127 kilomètres. Le cours d’eau est barré de deux digues. La première se trouve dans la gorge de Bau Muggeris, à 800 mètres de haut, et forme un bassin de six kilomètres de long et d’un kilomètre et demi de large. La deuxième digue, réalisée en 1952 pour produire de l’énergie et irriguer le Campidano, se trouve à 268 mètres d’altitude, et forme, justement, le magnifique lac Flumendosa, de 17 kilomètres de long et 500 mètres de mètres à l’intérieur des territoires du Sarcidano et de la Barbagia di Seulo.
Le miroir d’eau d’un bleu très pur est une destination pour des excursions en bateau : vous vivrez une expérience inoubliable sur des bateaux de style Mississippi, avec des roues à aubes et un pont supérieur pour admirer le paysage. En plus de l’excursion romantique (ou familiale), vous pourrez profiter d’activités de plein air telles que le canoë, la pêche sportive et le wakeboarding. Le point d’embarquement se trouve près de l’arrêt du Trenino Verde (petit Train Vert) qui, avec le bateau, est le seul moyen d’explorer cette zone sauvage de la Sardaigne.
Dans la 'terre des lacs' - Flumendosa et Mulargia, reliés par un tunnel, et Is Barrocus - la nature se révèle avec des panoramas inattendus et suggestifs à découvrir sur des sentiers de randonnée, archéologiques et œnogastronomiques. On part des lacs, à travers les montagnes et les collines, les forêts et les cascades, les grottes et les gorges, jusqu’aux falaises d’Isili, connues pour leurs murs d’escalade : le paysage change et les activités se multiplient. Vous rencontrerez des monuments naturels comme celui, unique en son genre, de su Stampu de su Turrunu - un triple phénomène karstique, gouffre, grotte, résurgence karstique avec cascade et étang - et comme les cascades et les grottes de Sadali. Parmi les témoignages archéologiques, les statues-menhirs incontournables de Goni et Nurallao, les architectures nuragiques de Is Paras (Isili) et le Nuraghe Arrubiu (Orroli). Chaque localité révèle son savoir-faire ancien, que l’on retrouve dans les produits locaux : pains et fromages, huiles et vins, qualité des viandes et de délicieux desserts.
Jardin Botanique - Cagliari
Un vaste espace vert dans la vieille ville de Cagliari, qui conserve des milliers d’espèces végétales, certaines très rares, provenant du monde entier et, à l’intérieur, une zone archéologique qui garde un grand nombre de reliques romaines. Le jardin botanique, dont la surface, semblable à un trapèze, est d’environ cinq hectares, occupe la partie basse de la vallée de Palabanda, dans une zone comprise entre l’Amphithéâtre romain, le Jardin des capucins et la villa de Tigellio, où l’on trouve aussi des restes d’autres domus romaines et d’un établissement thermal.
En 1820 on commença à parler du projet consistant à réaliser un jardin botanique dans la vallée ayant appartenu au cours des siècles aux Jésuites, au Patrimoine Royal, à divers particuliers, jusqu’à ce que l’université l’achète. Les travaux commencèrent en 1864 sous la direction du fondateur Patrizio Gennari et se conformèrent au projet original de l’architecte Gaetano Cima.
On le remarque dans le fond de la vallée, caractérisé par une série de parterres de fleurs symétriques par rapport à une allée qui se développe de l’entrée à la fontaine de la place centrale et se poursuit jusqu’à un bassin occupé par un majestueux 'cyprès des marais' et la fontaine Pampanini. Ici, vous observerez les spécimens les plus anciens du jardin. Sur le côté gauche de l’allée, vous trouverez les espèces succulentes ('grasses') dans le 'désert', distinguées par des plantes d’origine africaine et une flore néotropicale, et les arecaceae (palmiers) dans la 'palmeraie', où l’habitat d’une oasis a été reconstruit. À droite, vous trouverez la forêt méditerranéenne, où vous pourrez admirer les espèces d’arbustes et d’arbres du maquis méditerranéen, et le jardin des simples, qui abrite des plantes médicinales utilisées dans la tradition populaire et considérées comme les plus efficaces par la science herboristique. Alors que l’Exposition des géophytes est un secteur très récent (2009) avec une collection d’environ 200 exemplaires. Du fond de la vallée, vous atteindrez la partie haute par un escalier. La grotte Gennari, la citerne de trèfle, la carrière romaine, la promenade surélevée, la banque du Germoplasma et le musée botanique méritent également une visite. Enfin, ne manquez pas les Rocailles de la biodiversité, c’est-à-dire des aménagements, accueillis depuis 2004, qui recréent des conditions dans lesquelles vivent dans la nature certains types de plantes qui poussent dans des territoires pierreux. Dans cette zone sont conservées 90 pour cent des espèces endémiques, rares et 'menacées', provenant des îles de la Méditerranée occidentale, en particulier sardes. Chaque secteur est divisé en parterres de fleurs caractérisées par un 'thème'.
Gesturi
Un paysage magnifique figé dans le temps, l’héritage nuragique et une dévotion intense. Voici les caractéristiques de Gesturi, le village le plus au nord de la Marmilla, avec plus de mille habitants. Son territoire occupe en partie la Giara (sa Jara Manna), un haut-plateau de 600 mètres de haut, autrefois un volcan imposant, aujourd’hui une oasis intacte sans égal en Méditerranée. La végétation et les animaux vivent en symbiose : un ‘musée naturel’ avec une épaisse couche d’espèces botaniques, des fleurs et des plantes rares qui s’adaptent au climat et au territoire. Pour les arroser, is paulis, d’énormes bassins d’eau allant jusqu’à quatre mètres de profondeur. Tout autour se succèdent des vallées dominées par le maquis et des collines plantées d’oliveraies et de vignobles, dont dérivent une huile et un vin d’excellente qualité. Tandis que le long des pentes abruptes du haut-plateau, des bois de chênes et de peupliers apparaissent faisant ensuite place à des étendues de chênes-lièges au-dessus du plateau, quasiment tous ‘tordus’ par la force du vent.
La beauté sauvage est habitée par des canards, bécasses, geais, lièvres et, surtout, de petits chevaux de la Giara, une espèce protégée, dont l’origine est enveloppée de mystère, d’environ 500 exemplaire qui vivent en petits groupes. Des reliefs rocheux s’élèvent sur le haut-plateau et interrompent le parcours plat. Ici vous marcherez à travers les traces que l’homme a laissées en 3500 ans, y compris le ‘père de tous les nuraghes’, le proto-nuraghe Bruncu Madugui. Les sites archéologiques sont au nombre de trente, entre autres des menhirs et les domus de Janas de sa Ucca ‘e su paui, les tombes des Géants et les nuraghes de Pranu ‘e Mendula, des villages puniques et romains de Tana et Tupp’e Turri.
Gesturi est une destination de pèlerinage grâce à fra Nicola (1882-1958), béatifié par Jean-Paul II, qui a vécu dans une maison modeste du village, aujourd’hui transformée en musée. À partir d’ici vous parcourrez un itinéraire le long de rues étroites et de demeures avec des portails et des vérandas avec archivoltes, des églises du centre historique et des sanctuaires champêtres. La dévotion s’exprime à travers six édifices de culte : au centre vous verrez le clocher de 30 mètres de haut de l’église paroissiale de Sainte-Thérèse d’Avila (1607) que l’on fête à la mi-octobre. À la périphérie on trouve l’église de santa Barbara, la plus ancienne (1473), juste en-dehors de l’agglomération, la Madonna del Rosario (Notre-Dame du Rosaire) (XVIIe siècle), siège d‘is cunfrarius biancus, une confrérie qui, durant la Semaine Sainte, s’occupe de la Vierge. La confrérie du Saint-Sépulcre prend soin du Christ et réside dans la petite église de Santa Maria Egiziaca, particulière de par son architecture et ses ‘statues habillées’. À quatre kilomètres du village, entourée d’un bois d’arbres séculaires, on trouve l’église de la Vierge d’Itria (1620), dont les festivités, probablement d’origine byzantine, commencent le jour de la Pentecôte. C’est à celle-ci que l’on associe la fête laïque de la brebis. La fête la plus sentie est en l’honneur de fra Nicola : deux jours de célébrations intenses.
Nostra Signora del Regno
Elle apparaît avec une sombre majesté à l’entrée d’Ardara, un village du Logudoro perché sur les pentes du Montesanto. La basilique de Nostra Signora del Regno (Sainte-Marie du Royaume) se dresse près des ruines d’un palais royal, contemporain et ancien siège des juges de Torres, qui prêtaient serment sur l’autel de l’église où ils furent enterrés. D’une haute colline, elle donne sur la plaine sous-jacente : une position isolée et dominante qui accroît le charme d’un bâtiment fait de blocs noirs de trachyte ‘ferreux’. À l’origine ce n’était qu’une chapelle : le juge Comita (ou peut-être sa sœur) prit soin de l'agrandir, dans la seconde moitié du XIe siècle. Les travaux furent achevés par des ouvriers de Pise en 1107, comme le montre l’épigraphe de consécration sur l’autel. Un monument extraordinaire surgit ; il compte parmi les plus importants de l’architecture romane en Sardaigne, et est caractérisé par l’essentialité et la grandeur. Il vous impressionnera par le contraste entre le noir de la pierre basaltique et l’or du retable du XVIe siècle placé sur l’autel.
Dans la façade, divisée en cinq miroirs par des pilastres, s’ouvre un portail voûté. Le clocher est adossé au flanc nord. Des trois nefs, rythmées par des piliers, les deux latérales ont des voûtes en arête, la centrale a une couverture en bois. Dans l’abside on trouve le Retable majeur : c’est l’histoire du Salut, racontée par des images de prophètes, patriarches, saints et de la bienheureuse Vierge. L’auteur et la date (1515) figurent dans la prédelle de l’œuvre. À l’intérieur, vous pourrez également admirer un cycle de fresques du XVIIe siècle représentant les douze apôtres et les quatre pères de l’Église, ainsi que le retable Mineur, une chaire en bois qui raconte la Passion du Christ. Une autre œuvre de valeur, du début du XIIe siècle, est la bannière processionnelle : d’un côté, est peinte la Vierge à l’Enfant, de l’autre, le voile de Véronique avec le visage du Christ. Elle devient protagoniste à l’occasion de la fête patronale d’Ardara, qui attire des foules de dévots. Les célébrations culminent dans la procession du 9 mai, accompagnée par le chœur des sos gosos, des louanges en l’honneur de la Vierge. Suivie par des chants, des danses et des spectacles folkloriques.
En parlant de lieux de culte avec un impact extraordinaire, vous pourrez également visiter Notre-Dame de Castro (XIIe siècle) et la basilique de sant’Antioco di Bisarcio, l’une des plus grandes églises romanes sardes. Aux alentours, ne manquez pas également le château de monte Acuto, la grotte de san Michele, d’où la ‘culture d’Ozieri’ (3200-2800 av. J.-C.) prend forme, le nuraghe Burghidu et le pont romain sur le rio Mannu.
Monte Corrasi
Son aspect est caractérisé par des murs calcaires en surplomb, des donjons, des flèches blanches, des grottes et de larges plateaux, âpres et nus au sommet, recouverts de chênes verts dans la bande médiane et ornés d’oliviers, de vignes et d’amandiers en aval. Le mont Corrasi est le plus haut sommet du vaste et inaccessible haut-plateau du Supramonte, ainsi qu’un des reliefs les impressionnants de l’Île. Les sentiers difficiles qui le traversent et montent jusqu’à 1463 mètres sont une destination prisée par les experts (et sportifs entrainés) passionnés de trekking, qui arrivent à Oliena pour l’escalader. Depuis la crête du Corrasi, vous jouirez de vues spectaculaires et d’un panorama à 360 degrés qui arrive jusqu’à Nuoro, Orgosolo, Dorgali, jusqu’à la côte de Cala Gonone et au Gennargentu. La flore et la faune complètent la ‘spécialité’ d’un lieu à l’atmosphère dolomitique : il semblerait entièrement aride et désolé, en réalité, il abrite 650 espèces botaniques, dont 60 endémiques. Un paradis végétal de premier ordre qui poussa la société botanique italienne à inclure la montagne dans le recensement des biotypes d’intérêt majeur et où demeurent des rapaces comme l’aigle royal, la buse faucon et le faucon pèlerin, et où le moufle se déplace librement.
Dans le Supramonte d’Oliena, caractérisé par des vallées, des plateaux, des dolines et des canyons, au-delà du Corrasi, vous pourrez affronter d’autres pointes : Ortu Hamminu, Carabidda, au pied duquel se dresse le village, sos Nidos, où nichent différents rapaces, et le suggestif sommet de pointe Cusidore. Pour les trekkeurs ne manquez pas non plus l’ascension au mont Maccione et, surtout, la visite à la vallée de Lanaitto (ou Lanaittu), riche de sites naturels et préhistoriques : il renferme le village de Tiscali, les grottes sa Oche e su Bentu et la grotte Corbeddu. Au début de la vallée, vous trouverez la zone sacrée sa Sedda ‘e sos Carros, importante pour les traces de l’activité de travail des métaux à l’âge nuragique et comme témoignage de la pratique du culte des eaux. La visite de la source karstique su Gologone, déclarée monument national, est incontournable. « Le murmure des bois environnants est comme celui d’une mer pas très loin ; un ressac au pied des montagnes ». Ainsi dans le 'Voyage en Sardaigne' (1936), Elio Vittorini évoque les sensations générées par Oliena, Commune Drapeau orange et l’un des villages les plus caractéristiques de la région de Nuoro pour sa position enviable, ses beautés naturelles, ses traditions culturelles et l’accueil de sa communauté. Des objets tels que des broderies sur des châles de soie et des bijoux en filigrane, le pain carasau, une cuisine à l’empreinte pastorale et Nepente, le célèbre cannonau vénéré par le poète D’Annunzio sont quelques-unes de ses particularités.
Parc de Monserrato
Autrefois ancien domaine de la ville, aujourd’hui espace vert de six hectares de valeur naturelle et historique, qui conserve un élégant jardin monumental. En parcourant le parc de Monserrato, situé le long d’une cuvette dans la banlieue sud-ouest de Sassari et revenu à sa splendeur en 2007 après une longue restauration, vous vous plongerez dans le passé : ses avenues évoquent ses moments forts, de ses origines au XVIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle. En trois siècles et demi, la ferme est devenue un parc raffiné avec une variété infinie de plantes et d’œuvres architecturales qui ornent les sentiers bordés d’arbres. Vous traverserez l’allée des tilleuls, chênes verts, caroubiers, cyprès et pins. Au centre, six îles de culture abritent des orangers. La conformation irrégulière et la variété de la végétation créent des fermetures et des « brèches » soudaines avec vue sur la ville. Des exemplaires de palmiers et d’érythrina, d’oliviers et d’oliviers sauvages, d’agrumes et de grenades, de buis, de marronniers, de magnolias, de saules, de haies de lentisques et d’essences méditerranéennes se succèdent. Le parc est aussi enrichi par les bâtiments construits par des familles nobles qui se sont succédé dans sa propriété. D’abord les Navarro, des commerçants de Valencia, puis les Deliperi, parmi lesquels Giacomo, premier maire du chef-lieu après l’union du Piémont et de la Sardaigne.
À partir de 1866, ce fut le tour du député Giovanni Antonio Sanna, homme de culture et ami de Mazzini et de Garibaldi : on lui doit l’agrandissement de la maison principale et l’ajout d’œuvres architecturales. Après lui ce fut le tour du baron Giordano Apostoli qui embrassa les suggestions néogothiques du romantisme, en insérant dans le parc des objets comme la 'tour de chasse' et le 'bassin du Belvédère'. Ce fut la période la plus prospère. Depuis 1921, le dernier propriétaire fut Nicolò, marquis de Suni (dans la Planargia).
En traversant une rue à l’ombre de l’oliveraie, vous arriverez au 'Bassin vert', et de là à la terrasse du 'petit temple des eaux', de près de dix mètres de long et de six mètres et demi de haut, de style néoclassique. Il apparaît presque soudainement, sévère dans la pureté des lignes et accueillant dans le jeu des volumes. La façade est caractérisée par un porche de quatre piliers en calcaire, les toitures sont en berceau. Le temple domine une vallée avec au centre le 'Nymphée', une baignoire en forme d’ellipse décorée en style néoclassique, de près de neuf mètres de long et de quatre mètres de large. La promenade se poursuit dans l’allée des tilleuls' qui mène à la 'maison' : de là, vous vous pencherez sur le belvédère qui donne sur l’'allée des cyprès'. Les œuvres néoclassiques ajoutées à la fin du XIXe siècle sont incontournables, à commencer par la 'cuve des grenouilles', de plus de trente mètres de long et de dix mètres de large. Soutenue et adaptée harmonieusement à la pente, elle épouse la nature du lieu. Au centre du mur, l’eau jaillit d’un passage détourné. En quelques marches, vous accéderez à la monumentale ‘tour de chasse’, de 14 mètres de haut, avec des créneaux guelfes. Un escalier étroit relie les étages à la terrasse d’où vous pourrez profiter d’une vue sur la mer. Les lignes de la façade sont sévères mais l’ensemble conserve sa douceur. Le 'bassin de chasse' sert d’aile au temple des eaux et souligne son évolution en pente douce. La tour et le bassin s’intègrent harmonieusement dans l’ensemble des essences d’arbres, des prairies et des sentiers qui descendent vers la vallée. Du parc, vous partirez à la découverte d’une ancienne ville royale : la Fontaine de Rosello, la piazza d’Italia et la cathédrale de Saint-Nicolas de Bari sont des emblèmes d’histoire et d’art de la ville de Sassari.
Sos Enattos
Une longue histoire à raconter et à découvrir. Exploitée dans l’Antiquité, redécouverte à la moitié du XIXe siècle et passée à travers différentes sociétés concessionnaires jusqu’à la fin du XXe siècle, la mine de sos Enattos, dernier bassin métallifère de la région de Nuoro à cesser l’activité (en 1996), est actuellement un ‘joyau’ de l’archéologie industrielle qui fait partie du parc Géo-minier de la Sardaigne, parrainé par l’Unesco. Il maintient les puits, les laveries et d’autres structures parfaitement conservés et visitables, immergés dans un paysage splendide, partiellement vierge, avec pour toile de fond la chaîne ‘dolomitique’ du Monte Albo, entre des bois d’ifs communs, chênes verts, genévriers et maquis méditerranéen, habitat de mouflons et d’aigles royaux. Sos Enattos fait partie d’un grand complexe minier à l’intérieur du territoire de Lula, qui comprend deux autres mines voisines de galène et d’argent, Guzzurra et Argentaria, avec les villages respectifs des mineurs. À l’origine les minéraux étaient transportés avec des chars à bœufs jusqu’à la plage de Santa Lucia de Siniscola, et chargés sur les bateaux.
Les premiers signes d’exploitation de la zone remontent au Néolithique récent, quand on extrayait le talc ‘stéatite’, travaillé pour réaliser des objets artistiques, parmi lesquels les statuettes de la Déesse Mère. Les puits et les tunnels, d’où les condamnés aux travaux forcés extrayaient le plomb et l’argent, datent de l’époque romaine. Les restes des installations sont restés intacts jusqu’à 1960. Une trace ancienne est constituée par la présence d’esclaves juifs du XIe siècle qui travaillaient dans les puits pour le compte d’un riche propriétaire, un certain Nabat. À partir du XIXe siècle, les fouilles se concentrèrent sur des gisements plomb-zincifère et galène argentifère, puis également sur la blende, dont le territoire était richissime. Le premier point de basculement de la mine fut le passage à la société anonyme des mines de Malfidano (1905). Elle connut son apogée quand elle fut reprise par Rimisa (1951) qui porta la production à un niveau record, grâce à la modernisation des vieilles galeries et à la construction d’une digue, une nouvelle laverie, des entrepôts, un atelier, une cabine électrique, des bureaux, des logements et des services pour les ouvriers. En 1971 le puits Rolandi fut achevé et la propriété passa à l’organisme minier sarde qui essaya d’améliorer les productions et les profits. Puis le déclin, avec les grèves des mineurs qui avaient déjà eu un précédent en 1896 et qui fut une des premières manifestations ouvrières en Italie. Le présent et le futur du site sont tournés vers la science : à sos Enattos en 2019 l’atelier de surface d’une infrastructure de recherche a été inauguré, en vue de la possibilité d’accueillir l’Einstein Telescope, l’interféromètre qui observe et analyse les ondes gravitationnelles.
Près de la mine, vous trouverez également le sanctuaire de Saint-François d’Assise, toujours cher aux mineurs et à leurs familles. L’église, bâtie en 1795 et rendue célèbre par le Prix Nobel Grazia Deledda dans ses romans, est la destination de pèlerinages de toute l’Île à l’occasion des fêtes du début mai et du début octobre. Su filindeu, des pâtes qui sont une sorte de cheveux d’ange plongées dans le bouillon de brebis et de fromage, une des attractions de Lula, est offerte aux fidèles.
San Salvatore di Sinis
Le Far-West sarde dans un village habité seulement quelques jours en septembre, lors de la Corsa degli Scalzi (Course des Nu-pieds). San Salvatore di Sinis, un hameau de Cabras qui se trouve à neuf kilomètres le long de la route qui mène à la splendide plage is Arutas et de l’ancienne ville de Tharros. C’est un petit village construit dans une zone sacrée dès l’âge nuragique et transformé pendant plus de deux décennies (1967-90), en plateau de ‘spaghetti western’. La ressemblance avec les paysages américains de frontière lui a permis d’être loué à des producteurs de cinéma, et de devenir un village de l’Arizona ou du Nouveau-Mexique (saloon compris) dans des films comme ‘Giarrettiera Colt’ (1968). Un fois que le genre est devenu démodé, il demeura une attraction pour les curieux.
Une scénographie au XXe siècle, un lieu de culte depuis des millénaires. La bourgade médiévale, dont l’aspect actuel remonte à la domination espagnole, doit son nom à l‘église de san Salvatore (Saint-Sauveur) qui fut érigée durant la seconde moitié du XVIIe siècle, sur un sanctuaire préhistorique creusé dans la roche. Sous la nef gauche, vous accéderez à travers un petit escalier à l’hypogée qui présente des traces de fréquentation qui arrivent jusqu’au Néolithique. Un corridor vous mènera, à travers des pièces rectangulaires et circulaires (une avec un puits), jusqu’à la pièce principale dotée de source : durant l’âge nuragique elle était destinée au culte païen des eaux. Puis, à l’époque punique, la zone fut dédiée à Sid, dieu guérisseur et, dans la même ligne, les Romains y pratiquèrent le culte d’Asclépios. Le cadre de romanisation du bourg fantôme est complété par Domu ‘e Cubas, des ruines de thermes de l’âge impérial avec un sol en mosaïque polychrome et des traces d’une grange (IIe siècle av. J.-C.). Depuis le IVe siècle, l’hypogée fut transformé en un sanctuaire paléochrétien en l’honneur du Sauveur : vous remarquerez, dans deux pièces, des autels rudimentaires avec, sur les côtés, un grand bassin nuragique, réutilisé comme bénitier. Sur les murs de toutes les salles, vous admirerez des inscriptions en punique, grec, latin et même en arabe, remontant probablement aux assauts de pillards islamistes au Moyen-âge. Vous admirerez des fresques paléochrétiennes, outre les graffitis et les décorations liés à des scènes de vie quotidienne d’époque romaine et à des cultes païens.
L’église est entourée de sas cumbessias, de petites habitations sans ornements construites à la fin du XVIIe siècle, servant de logement aux pèlerins durant les neuvaines en l’honneur du Saint- Sauveur, entre les mois d’août et de septembre. Au cours des ‘deux décennies cinématographiques’ du bourg elles faisaient partie intégrante du décor western. Le clou des célébrations commence à l’aube du premier samedi de septembre avec la Corsa degli scalzi (Course des Nu-pieds), un des événements identitaires les plus intéressants et sentis de la Sardaigne. La procession concerne plus de 800 curridoris en robe de bure blanche, qui accompagnent nu-pieds sur un long chemin en terre battue la statue du saint de l’église de santa Maria Assunta de Cabras à la bourgade. Et ils la ramènent dans l’église paroissiale le jour suivant.
Setzu
'Assis' au pied de la Giara, plateau basaltique qui représente une oasis naturelle inégalée, Setzu est un petit centre agro-pastoral d’environ 150 habitants, le plus petit du sud de la Sardaigne, qui compte parmi les derniers en nombre de résidents de toute l’île. Son économie est basée sur l’agriculture et l’élevage : il est connu pour la production de viandes, fromages, vins et pour les champignons et les escargots qui sont les ‘bases’ de spécialités culinaires traditionnelles, que vous pourrez déguster à la mi-août pendant la fête de la fraise et de su pani indorau. Le nom du village signifierait 'vieux' (de su becciu, su belzu/elzu, s’etzu), étant le plus ancien parmi les villages voisins, qui appartenait au Judicat d’Arborea au Moyen-Âge.
Son territoire comprend environ 250 hectares du versant sud-ouest de la Giara, ainsi que d’autres 'douces' collines de la Marmilla. Le symbole du lieu est une espèce équine sauvage unique en Europe : les petits chevaux de la Giara. Vous pourrez les observer de près pendant qu’ils galopent entre chênes-lièges, chênes, chênes verts, oliviers sauvages et maquis méditerranéen. La zone est parfaite pour l’équitation et le biking.
Le centre a conservé une architecture traditionnelle avec des maisons campidanaises en pierre, caractérisées par des portails voûtés et des arcades intérieures (lollas). Elles sont disposées autour de l’église paroissiale de San Leonardo, construite au XIIIe siècle dans des formes romanes et tombée en ruine jusqu’à sa reconstruction au XVIIe siècle, avec des détails baroques évidents. A côté de l’église se trouve le clocher à canon carré : c’est un témoignage de la structure romane d’origine. Le Saint patron est célébré au début novembre. L’autre sanctuaire du village est dédié à Saint-Christophe. Setzu est très lié aux traditions : le moment attendu pour la communauté est la fête de Saint-Ignace de Laconi à la fin août. Une partie du patrimoine culturel du village réside dans l’ancien Mont Granatico et dans le musée multimédia Filo di Memoria, aménagé en 2011 dans une ancienne demeure rénovée au cœur du village. Il raconte, également à travers des contes de fées, l’archéologie préhistorique et l’histoire du centre dans trois salles. Le parcours de l’exposition vous invitera à la 'confrontation en direct' avec la déesse Mère et Janas, dans un voyage virtuel entre le Ve et le IIIe millénaire avant J.-C., période où le territoire était peuplé, comme en témoignent les domus de Janas de Domu ‘e s’Orcu et Grutta sa Perda. Des vestiges de tours nuragiques attestent de la présence humaine à l’âge du Bronze : près du nuraghe s’Uraxi, de nombreuses céramiques romaines ont également été trouvées. Dans la localité de Corte Muros, des parties de murs et de toitures de maisons ont été découvertes. Tandis que dans la localité Nuraxi ‘e Setzu vous observerez les vestiges d’un village de l’époque impériale.